École du village / École Saint-Joseph
THÉMATIQUE
Éducation
MILIEU D’APOSTOLAT
École primaire
ENGAGEMENT
1907 – 1987
LIEU
CANADA | Ontario | Lefaivre
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HISTORIQUE DE L’ENGAGEMENT
Aujourd’hui située dans la municipalité d’Alfred et Plantagenet, sur la rive sud de la rivière des Outaouais, la petite localité franco-ontarienne de Lefaivre voit le jour en 1879 avec la création de la paroisse Saint-Thomas. Outre l’entreposage et le commerce lié au « grand quai de Lefaivre », la région est alors essentiellement agricole. L’abbé Pierre Bédard, en poste depuis 1888, voit d’un bon œil l’intégration des écoles de la région dans le réseau des écoles séparées catholiques en 1891. Il souhaite cependant remplacer les institutrices laïques par des religieuses. En 1907, à sa demande pressante, les Filles de la Sagesse (FDLS) acceptent de prendre en charge l’école du village.
Lors de leur arrivée, à la fin du mois d’août, trois FDLS s’installent dans un hameau de quelques centaines de familles francophones. En face de l’église et du presbytère, une maison modeste mais confortable est mise à leur disposition. De chez elles, les deux religieuses enseignantes n’ont qu’une dizaine de minutes de marche pour se rendre à l’école paroissiale. Lors de la rentrée de septembre, Sr Anne-Marie Wagener (Germaine de la Croix) accueille une vingtaine d’élèves dans sa classe du premier étage, alors que Sr Élisabeth Gratte (Marie de Saint-Ghislain), aussi supérieure de la communauté, assume la responsabilité de 75 enfants dans la classe des petits au rez-de-chaussée. Sr Marie-Jeanne Toulemont (Benoît-Marie), qui prend la relève de cette classe l’année suivante, consacrera 20 ans de sa vie aux jeunes de Lefaivre.
Les FDLS font bien vite venir une autre religieuse afin d’offrir des leçons privées de musique. Une offre qui plaît aux parents et donne un coup de pouce aux finances de la communauté. À l’instigation du curé, le pensionnat Immaculée-Conception se concrétise dès l’automne 1909, mais rien ne change du côté de l’école paroissiale : deux sœurs poursuivent leur enseignement, de la 1re à la 8e année, dans les deux classes du bâtiment. Comme dans bien d’autres localités francophones en Ontario, les FDLS doivent composer entre 1912 et 1927 avec l’application du Règlement 17 qui limite l’utilisation et l’enseignement du français. Pendant trois ans, à la suite d’une mésentente avec les commissaires, les sœurs se retirent de l’école du village. De retour pour la rentrée de septembre 1931, elles obtiennent de la commission scolaire la permission d’ouvrir au couvent une classe de 9e et 10e année qui servira aussi bien aux élèves du pensionnat qu’à ceux de l’école publique.
Au début des années 1950, l’idée de remplacer l’école du village par une nouvelle construction fait son chemin. Lorsqu’à la suite d’une pluie torrentielle, le bâtiment du pensionnat subit d’importants dommages et que les FDLS décident de ne pas rebâtir, une nouvelle école publique s’avère encore plus urgente. Avec quatre classes, l’école Saint-Joseph ouvre ses portes en novembre 1954. Trois sœurs et une laïque accueillent une centaine d’enfants de la 1re à la 10e année. La centralisation des écoles de rang s’opère au début des années 1960. En 1962, l’école Saint-Joseph compte 8 classes et 227 élèves. Rarement plus de deux ou trois, les FDLS font appel à un personnel laïque plus nombreux. En 1970, Sr Marie-Paule Chartrand (Montfort de l’Assomption) prend la direction de l’école. Elle cède son poste en 1980. Désormais seule FDLS à Saint-Joseph, elle poursuit sa carrière dans une classe de maternelle et comme bibliothécaire. Elle prendra sa retraite en juin 1987.
Bien que leur mission éducative prenne fin en 1987, les Filles de la Sagesse continuent d’œuvrer au sein de la paroisse Saint-Thomas jusqu’en 2007.