En 1703, Marie-Louise Trichet et son directeur spirituel, Louis-Marie Grignion de Montfort, fondent à Poitiers, en France, la congrégation des Filles de la Sagesse. Les champs d’action du nouvel institut religieux? Le soin des malades et des indigents, de même que l’instruction des enfants. Quelques années plus tard, la famille montfortaine s’agrandit avec la création de la Compagnie de Marie (ou Montfortains), une communauté d’hommes voués à l’évangélisation des campagnes françaises, dont une branche se détache au 19e siècle pour former les Frères de Saint-Gabriel, consacrés à l’enseignement.

En France, les positions anticléricales du gouvernement, entre 1880 et 1914, menacent l’existence des communautés religieuses. C’est dans ce contexte que les Montfortains acceptent une première œuvre au Canada en 1883 : l’orphelinat Notre-Dame-de-Montfort dans les Laurentides. Les Montfortains font aussitôt appel aux Filles de la Sagesse. Celles-ci débarquent en sol canadien le 26 septembre 1884. Dès lors, la congrégation multiplie ses engagements aussi bien en éducation et en santé que dans les œuvres sociopastorales. Les FDLS s’établissent d’abord dans le diocèse d’Ottawa qui chevauche alors le Québec et l’Ontario, mais bien vite elles acceptent des mandats au Nouveau-Brunswick, dans l’Ouest canadien et aux États-Unis.

Il faut attendre 1904 avant que la congrégation accepte d’ouvrir un noviciat au Canada. Établi à Ottawa, il permet d’accueillir les Nord-Américaines qui souhaitent se joindre aux Filles de la Sagesse. Au total, 1331 des postulantes entrées au Canada ont prononcé des vœux dans la congrégation. En 1949, les autorités décident de regrouper les maisons des États-Unis en une province autonome. En 2020, la congrégation des Filles de la Sagesse compte encore 1093 religieuses réparties sur tous les continents. Au Canada, les effectifs s’élèvent à 147 sœurs.