St. Joseph’s Convent Boarding School
THÉMATIQUE
Éducation
MILIEU D’APOSTOLAT
Pensionnat
ENGAGEMENT
1908 – 1962
LIEU
CANADA | Ouest-canadien | Red Deer (Alberta)
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HISTORIQUE DE L’ENGAGEMENT
En 1904, Mgr Émile-Joseph Legal, évêque de Saint-Albert, confie aux pères enseignants de Sainte-Marie de Tinchebray un vaste district au cœur d’un territoire qui deviendra bientôt la province de l’Alberta. Deux ans plus tard, les pères français choisissent la petite ville de Red Deer comme centre de leur mission dans l’Ouest canadien. Située sur la ligne de chemin de fer Edmonton-Calgary, Red Deer compte alors une population en pleine croissance de 1500 habitants, en plus d’un vaste arrière-pays de familles agricoles. Devant l’ampleur des besoins en éducation et l’urgence de prendre le contrepied des églises protestantes, le supérieur de Red Deer demande des Filles de la Sagesse (FDLS) pour la fondation d’un pensionnat.
Le 8 octobre 1908, six FDLS débarquent à la gare de Red Deer. Elles s’installent dans un édifice inachevé, sans eau courante ni système de chauffage adéquat : une situation périlleuse compte tenu de l’hiver rigoureux qui les attend. Arrivées après la rentrée des classes, elles doivent se contenter d’une poignée de pensionnaires à qui elles font la classe jusqu’à la fin de l’année. Dès le mois de novembre, des citoyens soumettent une pétition au ministère de l’Éducation afin d’obtenir une commission scolaire séparée catholique. Deux mois plus tard, le North Red Deer Roman Catholic Separate School District No. 17 voit le jour. Sans locaux à leur disposition, les nouveaux commissaires se tournent vers les FDLS. En échange d’un loyer pour les classes et de salaires pour les sœurs enseignantes, la congrégation accepte d’établir une école séparée dans les murs du St. Joseph Convent. Leurs pensionnaires bénéficieront ainsi des mêmes classes publiques que les externes, car les sœurs n’ouvriront pas de classes privées.
Avec ces nouvelles conditions, les autorités FDLS approuvent l’achèvement du couvent. Bien vite, les religieuses cultivent aussi les terres adjacentes et se dotent de quelques bêtes pour mieux assurer leur subsistance et celle de leurs pensionnaires dont le nombre augmente à bon rythme. Les bâtiments du St. Joseph’s Convent ne cessent d’être agrandis et rénovés afin de répondre à la demande scolaire. Le nombre de pensionnaires atteint son maximum, soit une centaine, au début des années 1940. Dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, les inscriptions diminuent toutefois rapidement. Afin de consacrer plus d’espace aux élèves externes en forte hausse, les FDLS décident en 1955 de ne plus accepter de garçons à titre de pensionnaires. Elles n’accueillent alors que 37 filles.
Les religieuses offrent bien plus que le coucher et les repas à leurs pensionnaires. Dès les débuts, elles proposent des leçons privées de piano, de chant, de peinture et même d’enluminure. Avec le temps, les locaux du pensionnat s’enrichissent d’une salle d’études, d’une salle de récréation et d’une bibliothèque où les jeunes trouvent autant d’ouvrages en français qu’en anglais. Dès les années 1930, garçons et filles peuvent profiter de terrains de tennis et de ballon-panier, ou encore d’une patinoire extérieure éclairée.
À partir des années 1950, les commissaires inaugurent de nouvelles écoles pour accueillir les classes primaires, dont la Sacred Heart School, la Montfort School et la Maryview School. En 1960, compte tenu de la vétusté du St. Joseph’s Convent, les commissaires déménagent aussi les dernières classes supérieures, c’est-à-dire le High School, dans de nouveaux locaux. Le couvent ne conserve qu’une vingtaine de pensionnaires. Face à une aussi faible demande et un bâtiment de moins en moins adapté aux exigences de sécurité et de confort moderne, les FDLS décident de fermer les portes du pensionnat en juin 1962. Quelques religieuses continuent d’enseigner pour un temps au sein de la commission scolaire de Red Deer, d’autres s’engagent davantage auprès des démunis de la région. Le St. Joseph’s Convent est démoli en 1978 pour faire place à une nouvelle maison mieux adaptée. Les sœurs poursuivent leur travail sociopastoral dans la paroisse Sacred Heart jusqu’en 2007.