Mission montfortaine de Tirere
THÉMATIQUE
Éducation | Pastorale et liturgie | Santé | Service social
MILIEU D’APOSTOLAT
Mission outre-mer
ENGAGEMENT
1969 – 1973
LIEU
OUTRE-MER | Papouasie-Nouvelle-Guinée | Tirere
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HISTORIQUE DE L’ENGAGEMENT
En 1956, les Montfortains canadiens prennent en charge un territoire de mission en Papouasie-Nouvelle-Guinée (PNG). La Western Province, surnommée la « province oubliée », englobe de vastes étendues de jungle et de marécages inhospitaliers à la frontière de la Papouasie indonésienne. Le fleuve Fly et ses affluents forment alors le seul réseau de transport de la région. Une population clairsemée vit dans des villages isolés au cœur de la brousse. On y parle plus d’une cinquantaine de langues! À l’arrivée des missionnaires, les habitants n’ont bien souvent jamais vu de personne à la peau blanche. En 1958, les Montfortains installent leur premier poste dans le nord de la province, au cœur du petit port fluvial de Kiunga. À la demande des pères, les Filles de la Sagesse (FDLS) du Canada acceptent la responsabilité de la région. Elles débarquent à Kiunga en 1961 et de là, rayonnent sur un vaste territoire.
Le village de Tirere est situé sur une île de la rive nord du delta du fleuve Fly, à 15 heures de bateau de la mission de Daru. Près de 400 personnes y habitent, sans école ni services en santé. De plus, l’emplacement du village n’est pas propice à l’aménagement d’une piste d’atterrissage ni à l’amarrage de l’embarcation de la mission. Cependant, les gens de Tirere qui squattent à Daru connaissent les missionnaires catholiques et savent qu’ils viennent d’ouvrir une école à Samari, sur l’île de Kiwai. Des FDLS de Daru proposent à l’évêque une implantation préparatoire à la venue d’un prêtre. Deux religieuses iront à Tirere ouvrir une école spéciale afin d’alphabétiser et d’évangéliser les jeunes qui n’ont pas reçu d’instruction depuis longtemps. Cette mission ne fait pas l’unanimité : aux yeux de certaines sœurs, il s’agit d’un projet risqué pour la santé et la sécurité des participantes dans un contexte où elles pourraient mieux servir ailleurs. Mgr Deschamps approuve néanmoins l’initiative. En mars 1969, Sr Denise Vézina (André du Bon-Pasteur) et Sr Annette Saint-Pierre (Hélène du Cœur-Immaculé) s’installent à Tirere. Les sœurs ne chôment pas : classes aux enfants, cours de couture aux filles et aux femmes, préparation aux sacrements à Tirere et au village voisin de Sagero, formation d’enseignants papous, animation du calendrier liturgique. Elles ajoutent même à ces différents mandats, des soins de santé de base.
Dès l’année suivante, l’école devient un établissement agréé par le gouvernement. Dorénavant, les FDLS doivent enseigner du lundi au vendredi, ce qui freine un peu leur projet pastoral. En 1971, il faut réorganiser la mission. Les Montfortains nomment un curé pour Tirere et trois FDLS se joignent à lui : Sr Sylvia Bissonnette (Sylvia de Jésus-Sagesse), Sr Irène Châteauvert (René de Marie-Immaculée) et Sr Claudette Danis (Aline-Marie de la Sagesse). L’école reprend en avril, cette fois avec l’aide de personnel enseignant papou, ce qui laisse du temps aux missionnaires pour organiser les activités sociopastorales. Une soixantaine de filles et femmes se réunissent chaque semaine pour apprendre à coudre, à cuisiner et à lire. Les sœurs donnent aussi des conseils d’hygiène et de nutrition. De plus, en marge de l’école officielle, elles offrent des cours aux jeunes plus âgées qui ne peuvent suivre les classes régulières.
En 1972, un pasteur protestant de l’Église adventiste s’installe à Tirere à la demande de certains villageois. Le village se divise alors en deux camps. La tension monte. De nombreux élèves ne se présentent plus en classe. Le 26 septembre 1973, les missionnaires catholiques se retirent de Tirere. La population catholique recevra dorénavant des services lors de patrouilles occasionnelles organisées par la mission de Daru