Maison Sainte-Claire / L’Escale pour elle
THÉMATIQUE
Service social
MILIEU D’APOSTOLAT
Maison de répit
ENGAGEMENT
1978 – 1995
LIEU
CANADA | Québec | Montréal
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HISTORIQUE DE L’ENGAGEMENT
Les Filles de la Sagesse (FDLS) œuvrent à Montréal depuis le début du 20e siècle. Responsables de la régie interne de l’hôpital Sainte-Justine, elles ont aussi la direction de l’école Gédéon-Ouimet, puis de l’école secondaire Louise-Trichet. À partir des années 1960, en accord avec les orientations de la congrégation, plusieurs religieuses souhaitent recentrer leurs engagements vers les plus démunis. Un petit groupe de FDLS se tournent donc vers le Centre-Sud, un des quartiers les plus pauvres de la métropole.
Au milieu des années 1970, la violence faite aux femmes et aux enfants défraie les manchettes et interpelle les pouvoirs publics. La police de Montréal fait alors état de 600 cas par mois de femmes battues. En mars 1977, à la suite d’une soirée de sensibilisation sur ces enjeux, trois FDLS, Sr Rose-Alma Bouchard (Michel-Marie de la Charité), Sr Aline Coache (Marie-Cécile de Jésus) et Sr Louise Forget (Louise de la Charité), se montrent intéressées à mettre sur pied un projet qui répondrait aux besoins de cette clientèle. Après plusieurs mois de consultation auprès du Centre des services sociaux du Montréal métropolitain (CSSMM) et du Comité de protection de la jeunesse (CPJ), des rencontres avec des intervenants de divers milieux, et de nombreuses visites dans des foyers d’accueil, les trois religieuses arrêtent leur choix. Elles souhaitent ouvrir une maison d’accueil pour les femmes et les enfants victimes de violence familiale. La congrégation approuve le projet et accepte de financer la location d’une résidence, tout comme le salaire d’une employée laïque. Le CSSMM, en vertu d’une entente, versera un montant mensuel en plus d’une indemnité journalière pour chaque bénéficiaire.
La maison Sainte-Claire ouvre ses portes en mars 1978. L’objectif des FDLS? Offrir un lieu de répit sécuritaire, apporter du soutien et de l’écoute, informer et proposer des ressources. Au cours de sa première année d’existence, l’œuvre reçoit 64 femmes et 126 enfants. Afin d’assurer une présence continue à la maison, les trois responsables se partagent des quarts de travail de huit heures. Elles font aussi appel à deux employées laïques, à temps partiel, ce qui leur permet d’assumer d’autres engagements communautaires. Dès la deuxième année, l’arrivée d'une religieuse des Sœurs de la Providence permet d’avoir deux responsables sur place pendant la journée. Une aide bienvenue, car les occupations ne manquent pas, qu’il s’agisse d’aider les femmes à se trouver un logement et des biens de première nécessité, de les accompagner à la cour, ou encore de surveiller les enfants. En contre-partie, les résidentes sont invitées à prendre part aux corvées quotidiennes : repas, ménage, lessive.
En juin 1980, l’œuvre est incorporée comme organisme à but non lucratif sous le nom L’Escale pour elle. Un conseil d’administration composé d’une dizaine de membres, dont quatre FDLS, veille désormais à sa mission. Une subvention gouvernementale permet de payer le salaire de neuf employées, y compris les trois fondatrices FDLS. Sr Louise poursuit son mandat de directrice-coordonnatrice, alors que Sr Aline et Sr Rose-Alma travaillent à temps plein comme intervenantes. Quelques années plus tard, l’Escale procède à l’achat d’un triplex et augmente ainsi sa capacité d’accueil. Jusqu’à 230 femmes et enfants en franchissent le seuil chaque année, pour des séjours de quelques jours à six semaines. Outre sa mission première, la maison ajoute le suivi post-hébergement à ses services, en plus de se donner comme mandat de faire de la sensibilisation dans les milieux scolaires et à travers les médias. Elle accorde de même une attention plus soutenue aux besoins des enfants, par l’écoute, le soutien et l’organisation d’activités.
Au fil des ans, plusieurs FDLS bénévoles, assidues ou passagères, apportent leur soutien à l’Escale qui reçoit aussi des stagiaires en criminologie et en travail social. En juin 1988, Sr Rose-Alma Bouchard et Sr Aline Coache quittent l’œuvre chère à leur cœur pour d’autres mandats. En 1995, c’est au tour de Sr Louise Forget de céder sa place, tant à la direction de l’organisme qu’au conseil d’administration où elle occupait le siège de secrétaire-trésorière. Après avoir porté ce projet à bout de bras, les FDLS passent le flambeau.