Maison d’Amitié

THÉMATIQUE
Service social

MILIEU D’APOSTOLAT
Maison de répit

ENGAGEMENT
1977 – 1985

LIEU
CANADA  |  Ontario  |  Ottawa

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HISTORIQUE DE L’ENGAGEMENT

Les Filles de la Sagesse (FDLS) s’établissent en banlieue d’Ottawa dès 1891. Appelées pour le service aux Montfortains et l’enseignement, elles prennent la direction de plusieurs écoles primaires et inaugurent le pensionnat Notre-Dame-de-Lourdes. Entre 1953 et 1969, elles financent et dirigent l’hôpital Saint-Louis-Marie-de-Montfort. Au début des années 1970, plusieurs FDLS se retirent de l’enseignement et des soins de santé et optent pour de nouveaux mandats. Interpellées par le renouveau de l’Église et les orientations de leur congrégation, de nombreuses sœurs souhaitent recentrer leurs engagements vers les plus démunis.

Dans ce contexte, un petit groupe de religieuses se réunit la fin de semaine pour prier, échanger sur les besoins du milieu et voir comment elles pourraient apporter leur contribution. Une rencontre avec un travailleur social leur fait prendre conscience de la situation des femmes et des enfants victimes de violence familiale. Sans logis, sans argent et sans protection, ces personnes ont besoin d’un foyer pour les accueillir et leur offrir écoute, conseil et sécurité. Les FDLS pensent donc avoir trouvé là un projet humain et chrétien dans lequel s’investir. Les délais pour démarrer un tel projet s’avèrent assez longs. Lorsque les sœurs obtiennent enfin l’aval du conseil provincial, plusieurs ont été appelées vers d’autres engagements. Du groupe, seules Sr Solange Beauparlant (Solange de la Sainte-Face) et Sr Rita Lacelle (Rita de Notre-Dame) demeurent intéressées et disponibles. Détentrice d’un baccalauréat en sciences infirmières et d’une maîtrise en éducation, Sr Solange enseigne à l’Université d’Ottawa. Ex-enseignante au primaire, Sr Rita poursuit pour sa part des études universitaires en sociologie.

Par l’entremise d’amis et de contacts, les deux consœurs parviennent à mettre sur pied un conseil d’administration composé de 13 personnes aux horizons professionnels variés : sciences infirmières, droit familial, comptabilité, administration. En décembre 1975, Sr Solange et Sr Rita se joignent à la première rencontre du CA afin de déterminer la mission et les objectifs de la future maison d’accueil. La location d’une résidence appropriée s’avère une priorité, tout comme les demandes de financement public et la mise sur pied d’un réseau de donateurs pour amasser des fonds. En mars 1976, la Maison d’Amitié est officiellement constituée en organisme à but non lucratif. Sr Solange en devient la directrice. Elle passera le flambeau à Sr Rita en 1979 qui poursuivra alors le travail amorcé. Grâce à de nombreux partenaires et à de généreux dons de particuliers qui entendent parler du projet, les deux religieuses trouvent la résidence adéquate, parviennent à la meubler et obtiennent de quoi nourrir les bénéficiaires. La Maison d’Amitié accueille sa première famille – une mère et son fils – le 18 avril 1977. Un an plus tard, 134 familles ont pu profiter d’un espace de vie sécuritaire dans ce refuge.

Au départ, Sr Solange et Sr Rita habitent toutes deux sur place. Jour et nuit, elles doivent être prêtes pour toutes les urgences : des policiers qui amènent une femme et ses enfants, sortis in extremis d’une situation dangereuse; une future mère sur le point d’accoucher qui doit être amenée à l’hôpital. Il faut par ailleurs constamment solliciter les dons de nourriture, de vêtements, d’argent; s’assurer que les divers rendez-vous des bénéficiaires, chez le médecin, chez l’avocat ou à la cour, soient respectés; trouver des bénévoles pour accompagner les femmes, surveiller les enfants. Une religieuse des Sœurs de Sainte-Croix vient donner un coup de main aux deux FDLS qui ont aussi leur travail et leurs études à l’extérieur. Au fil des ans, la Maison d’Amitié peut compter sur quelques employées et surtout, de nombreuses bénévoles. Les séjours dans cette maison de répit varient de quelques jours à plus d’un mois. Les femmes, démunies, doivent avoir le temps de se trouver un nouveau logis, un travail, et de l’aide psychologique et sociale. L’atmosphère de la maison se veut familiale et chaleureuse.

Après huit ans de dévouement, Sr Rita quitte la Maison d’Amitié en 1985 et passe à son tour le flambeau à une directrice laïque.

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