Foyer Montfort / Foyer Plein-Soleil / Foyer Marie-Louise
THÉMATIQUE
Service social
MILIEU D’APOSTOLAT
Foyer de personnes handicapées
ENGAGEMENT
1977 – 2016
LIEU
CANADA | Nouveau-Brunswick | Edmundston
Voir sur une carte
HISTORIQUE DE L’ENGAGEMENT
Les Filles de la Sagesse (FDLS) s’établissent à Edmundston dès 1905. Appelées pour l’instruction des jeunes franco-catholiques de la paroisse Immaculée-Conception, elles ouvrent d’abord des classes privées et un pensionnat, avant de diriger l’Académie Mgr Conway. En 1970, cette école publique passe à une direction laïque et les religieuses se retirent peu à peu de l’enseignement. En accord avec les orientations de la congrégation, plusieurs souhaitent recentrer leurs engagements vers les plus démunis.
Dans ce contexte, le conseil provincial demande à Sr Lucie Gagnon (Lucie-Marie du Bon Pasteur) de démarrer à Edmundston un projet qui répondrait aux besoins de personnes « que le monde délaisse ». Pendant deux ans, Sr Lucie fait du bénévolat à La Montée, un centre de jour pour personnes avec un handicap, et discute avec un groupe de travailleurs sociaux afin de mettre sur pied un foyer d’accueil pour de jeunes femmes atteintes de déficience intellectuelle. Ce projet ne voit cependant jamais le jour. En août 1977, elle est plutôt sollicitée d’urgence pour prendre la relève dans une pension qui héberge alors une dizaine de personnes très pauvres et souffrant de divers troubles mentaux. Dans une maison en décrépitude, Sr Lucie et Sr Rachel Morency (Guy-Marie de Montfort), arrivée en renfort, inaugurent l’œuvre du foyer Montfort.
L’insalubrité du bâtiment rend un déménagement indispensable. Mais où trouver un logement adéquat? Dès janvier 1978, le conseil provincial accepte de faire construire une résidence au 108, rue Guérette. En décembre, les deux sœurs et dix résidents y emménagent. Par ailleurs, Sr Lucie et Sr Rachel se soucient d’intégrer des gens de la communauté d’Edmundston dans ce projet afin que l’œuvre se poursuive après leur départ. Aussi participent-elles à la création de l’Association des Foyers de groupe du Madawaska (AFGM), un organisme à but non lucratif destiné à gérer les allocations versées par le gouvernement du Nouveau-Brunswick pour l’hébergement des bénéficiaires dans les différents foyers de la région. En 1982, fortes d’une expérience positive avec le foyer Montfort et compte tenu des besoins, les FDLS acceptent de prendre la responsabilité d’un deuxième foyer. Sr Rachel quitte donc la résidence de la rue Guérette pour s’installer à quelques minutes de marche, sur l’avenue J.-Gaspard-Boucher, avec deux nouveaux résidents permanents. Très vite, le foyer Plein-Soleil accueille cinq pensionnaires et offre aussi trois lits de répit pour les parents qui ont besoin d’être dépannés de façon ponctuelle.
Les foyers Montfort et Plein-Soleil hébergent des hommes et des femmes, une mixité importante pour l’intégration sociale de ces personnes. Les deux religieuses misent sur la stabilité et gardent leurs pensionnaires bien souvent jusqu’à leur décès. Sr Lucie et Sr Rachel s’occupent d’eux à temps plein : intendance de la maison, préparation des repas, aide pour l’hygiène personnelle, organisation d’activités appropriées, encouragement et dialogue. Certains des résidents fréquentent l’atelier Tournesol, un centre de jour qui offre aux adultes avec un handicap mental la possibilité de développer des habiletés manuelles à travers diverses activités comme le tricot, le coloriage, ou les casse-têtes. De retour au foyer, l’heure des repas est animée par les conversations et les explications sur les tâches de chacun. Car tous participent aux corvées ménagères : distribution des desserts, recyclage, pliage du linge, rangement et autres menus services. Pour les deux religieuses, il importe que la personne avec un handicap participe à tout, comme dans une famille, et que ce qu’elle apporte soit reconnu et valorisé. Le code de vie du foyer mise sur les valeurs d’entraide, de tolérance, de pardon et de compassion. Et puisque les sœurs partagent le quotidien des résidents, la réciproque est aussi vraie. La prière est donc à l’honneur tous les jours avant le souper. De plus, quelques résidents assistent à la messe de façon régulière. Les temps forts liturgiques, comme Pâques et Noël, sont préparés et célébrés par tous.
Sr Lucie et Sr Rachel, par une présence de plus de trente ans, assurent la stabilité du côté du personnel. Assez vite, elles ont recours à une employée laïque, puis deux lorsque le Foyer Plein-Soleil ouvre ses portes. Ce nombre augmente au fil des ans et des exigences gouvernementales. Ces préposées veillent à la préparation des repas, à l’entretien ménager et donnent des soins aux bénéficiaires. Pendant plus de 25 ans, les deux responsables peuvent aussi compter sur la disponibilité de Sr Rachel Lajoie (Maurice du Sacré-Cœur) qui exerce un mandat de suppléance dans les deux foyers lors d’absences ponctuelles. En 1991, un troisième foyer ouvre ses portes à Edmundston. Le foyer Marie-Louise héberge trois résidents assez autonomes pour faire l’apprentissage de la vie en appartement dans un cadre supervisé. Les FDLS n’ont la responsabilité de ce foyer que quelques années, mais gardent un lien très fort par la suite avec les responsables laïques et les pensionnaires.
Plusieurs autres religieuses prêtent main-forte dans les foyers d’Edmundston. Sr Jeannine Leclerc (Albert-Marie de Jésus) accueille les résidents et le personnel accompagnateur tous les étés pendant 17 ans au chalet des FDLS à Saint-Côme, au Québec. À partir de 2007, l’automne venu, elle rejoint ses compagnes du Nouveau-Brunswick et rend de précieux services. Sr Colette Ouellette (Jeanne-Françoise de la Sagesse) et Sr Noëlla Boucher (Adélard des Sept-Douleurs) offrent aussi toutes deux de leur temps, l’une pendant 20 ans, l’autre 11 ans. Dès l’ouverture du foyer Montfort, les FDLS font appel à un réseau de bénévoles laïques pour assurer un tour de garde le mercredi soir, alors que les religieuses se retrouvent pour une réunion communautaire. Ces bénévoles s’avèrent aussi de précieux alliés lors des vacances d’été ou lors de voyages. Enfin, les foyers ont aussi reçu de nombreux stagiaires qui ont permis de réaliser des projets nouveaux et différents avec les résidents.
Propriétaire du foyer Montfort depuis 1978, les Filles de la Sagesse font don de l’établissement à l’AFGM en 2010. L’heure du départ sonne alors pour Sr Rachel, puis en 2012 pour Sr Lucie. Après plus de 30 ans de vie commune avec leurs pensionnaires, les deux religieuses laissent à une relève laïque la responsabilité des foyers Montfort et Plein-Soleil. Après une année sabbatique, Sr Lucie revient rendre service au Foyer Montfort à titre bénévole. Elle quitte Edmundston en 2016. Quant à Sr Rachel, elle siège toujours au conseil d’administration de l’AFGM et continue d’être sollicitée pour des conseils et des interventions auprès d’une clientèle qu’elle connaît mieux que personne.