• Après avoir été cuisinière au foyer Dorval de 1971 à 1974, Sr Réjeanne Beauséjour (Bernadette de Saint-François) poursuit son implication auprès des personnes âgées comme bénévole avant d’être employée au foyer Lefebvre. Dorval, Québec, 1974.

  • Membre du personnel du foyer Dorval pendant 20 ans comme infirmière auxiliaire, Sr Agathe Poulin (Marie-Yvonne de la Passion) aide ici une résidente à se déplacer. Dorval, Québec, 1974.

  • Sr Jeanne Belhumeur (Aimé de la Croix) a été directrice du foyer Dorval de 1970 à 1990. Dorval, Québec, vers 1975.

Foyer Dorval

THÉMATIQUE
Santé  |  Service social

MILIEU D’APOSTOLAT
Foyer de personnes âgées

ENGAGEMENT
1970 – 1991

LIEU
CANADA  |  Québec  |  Dorval

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HISTORIQUE DE L’ENGAGEMENT

Les Filles de la Sagesse (FDLS) s’établissent à Dorval, dans l’ouest de l’île de Montréal, en 1912. Elles offrent alors un service de soutien aux Montfortains et prennent en charge l’enseignement paroissial. Au sein de leur couvent, elles inaugurent un pensionnat dès 1913. En 1960, les FDLS renoncent à leur pensionnat afin d’inaugurer une école de formation pédagogique, dite école normale. Dans le but de mieux accommoder cette école professionnelle, elles font construire une nouvelle aile en 1963. La réforme du système d’éducation québécois entreprise au début des années 1960 vient cependant chambouler les plans. En novembre 1964, la Commission Parent recommande entre autres que la formation des maîtres se fasse dorénavant à l’université. Cela signifie la fin des écoles normales. Un coup dur pour les communautés religieuses en général, et pour les FDLS qui se retrouvent avec un édifice tout neuf sans vocation.

Pour un temps, l’ancien pensionnat-école normale sert les besoins des FDLS au Québec : hébergement de sœurs âgées, retraites, rencontres communautaires, accueil de groupes divers. En 1968, prenant conscience des besoins d’hébergement pour les personnes âgées dans la région, la congrégation adresse une demande au ministère de la Famille et du Bien-être social afin d’ouvrir un centre pour personnes de 65 ans et plus, autonomes ou en perte d’autonomie légère. Ce foyer serait situé dans l’aile la plus récente, mais partagerait la cuisine, la cafétéria et la chapelle de la résidence annexe des FDLS. Pour le conseil provincial, il s’agit non seulement d’offrir un service à la population locale vieillissante, mais aussi de garder les sœurs aînées actives par leur implication dans des services de bénévolat auprès de cette population.

Le projet est accepté et les rénovations pour le futur foyer Dorval débutent en février 1970. L’établissement accueille son premier pensionnaire le 24 juin. Dès la fin des travaux, à l’automne 1970, le foyer Dorval peut recevoir 96 bénéficiaires, dont 17 dans de petits appartements. Administré par un conseil composé de 6 FDLS, le foyer emploie au départ 10 religieuses, dont la directrice, Sr Jeanne Belhumeur (Aimé de la Croix) et une secrétaire-comptable, Sr Gilberte Pelletier (Monique-Madeleine). Quelques infirmières autorisées, des infirmières auxiliaires et des préposées complètent le groupe de FDLS mandatées pour s’occuper des résidents.

Centre d’hébergement public, le foyer Dorval reçoit des subsides gouvernementaux qui complètent les frais de pension payés par les bénéficiaires. Dès 1971, l’État québécois adopte toutefois une nouvelle loi sur les services de santé et les services sociaux qui vient réduire le poids décisionnel des congrégations religieuses dans les institutions subventionnées. C’est ainsi que des laïcs font peu à peu leur entrée au conseil d’administration (CA) du foyer Dorval. Sur le terrain, le duo composé de Sr Jeanne et de Sr Gilberte continue de voir à la bonne marche de l’établissement, épaulé par Sr Françoise Pinard (Hélène de Marie-Immaculée) comme directrice des soins infirmiers. En 1976, Sr Mariette Labrosse (Claude de la Sagesse) quitte l’hôpital Sainte-Justine pour venir remplacer Sr Françoise. Cette même année, les responsables du foyer obtiennent le feu vert pour l’ouverture d’un centre de jour qui permet aux personnes âgées – grâce aux services d’un chauffeur – de venir bénéficier de soins et de loisirs tout en restant à domicile le plus longtemps possible. Sr Candide Morin (Léon du Saint-Sacrement), qui compte alors près de 30 ans d’expérience comme infirmière, arrive à Dorval pour prendre en charge cette nouvelle clientèle.

En 1977, le départ des Sœurs de Notre-Dame-de-la-Salette laisse le foyer Lefebvre sans direction. Le gouvernement propose au conseil d’administration du foyer Dorval la gestion de ce foyer de 27 lits, situé à Sainte-Geneviève, une petite municipalité à moins de 20 minutes de route. Le CA du foyer Dorval accepte cette nouvelle mission. Sr Jeanne sera la directrice des deux établissements et trois autres FDLS sont désignées pour le foyer Lefebvre.

Lors de son 10e anniversaire, en 1980, le foyer Dorval emploie toujours six FDLS à temps plein, sans compter les nombreuses bénévoles. Le gouvernement québécois poursuit sa mainmise sur les établissements de santé et les institutions sociales. En 1982, il achète le Foyer Dorval et la résidence attenante des FDLS. La congrégation loue alors une partie de ses anciens locaux pour continuer d’y loger des religieuses. La capacité d’accueil du Foyer demeure la même jusqu’en 1985, alors que cinq lits d’hébergement temporaire sont ajoutés afin de pouvoir offrir un répit à des proches aidants qui veillent sur des personnes âgées à domicile. Des locaux sont aussi aménagés en centre de jour spécialisé pour une clientèle avec des handicaps intellectuels.

En juin 1985, les résidents du foyer Dorval déplorent le départ de Sr Gilberte Pelletier, présente depuis l’ouverture de l’établissement. Puis, à l’occasion du 20e anniversaire, deux autres piliers de l’institution, Sr Agathe Poulin (Marie-Yvonne de la Passion), infirmière auxiliaire depuis les débuts, et la directrice, Sr Jeanne Belhumeur, se retirent à leur tour. En 1991, les deux dernières préposées FDLS, Sr Thérèse Bouchard (Hélène de Nazareth) et Sr Irène Milot (Hubert de Marie), en poste depuis une quinzaine d’années, quittent aussi le Foyer. Le conseil provincial prend alors la décision de ne pas renouveler son bail auprès du gouvernement et les FDLS quittent Dorval en octobre 1992.

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