• Cours d’enseignement ménager au pensionnat Notre-Dame-du-Sacré-Cœur. Dorval, Québec, vers 1955.

  • Préparation du journal étudiant du pensionnat Notre-Dame-du-Sacré-Cœur sous la supervision de Sr Amélie Bellegarde (Marcel-Marie du Sacré-Cœur). Dorval, Québec, 1953.

Pensionnat Notre-Dame-du-Sacré-Cœur

THÉMATIQUE
Éducation

MILIEU D’APOSTOLAT
École primaire  |  École secondaire  |  Pensionnat

ENGAGEMENT
1913 – 1960

LIEU
CANADA  |  Québec  |  Dorval

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HISTORIQUE DE L’ENGAGEMENT

Situé dans l’ouest de l’île de Montréal, sur la rive du lac Saint-Louis, Dorval n’est encore qu’un petit hameau de 300 habitants lorsque les Montfortains inaugurent la paroisse de la Présentation-de-la-Sainte-Vierge en 1894. Alors qu’ils ont l’habitude de faire appel aux Filles de la Sagesse (FDLS) dès leur arrivée pour ouvrir des classes et s’occuper de l’entretien de leur maison, cette fois-ci les pères ne peuvent le faire. L’archevêque de Montréal estime qu’il y a déjà trop de congrégations féminines dans son diocèse et il refuse d’en recevoir de nouvelles. En 1909, lorsque les fondatrices de l’hôpital Sainte-Justine cherchent en vain une communauté locale pour prendre en charge leur établissement, Mgr Bruchési revient toutefois sur sa décision et recommande les FDLS.

Les Montfortains s’empressent alors de demander des Filles de la Sagesse pour une école paroissiale à Dorval, mais l’archevêque n’accède à cette requête qu’en mars 1912. Les FDLS achètent aussitôt un terrain en face de l’église, non loin de l’école, et font ériger un petit couvent. En août, trois religieuses s’amènent à Dorval : deux pour les classes et une pour la résidence des pères. Hélas, les fondations du couvent sortent à peine de terre et il ne sera prêt qu’en mars 1913. La construction de la nouvelle école accuse aussi du retard. Les religieuses font contre mauvaise fortune bon cœur et logent de façon temporaire chez les Montfortains.

Les sœurs accueillent leurs premiers élèves à l’école paroissiale Saint-Joseph en septembre 1912. Avant même l’ouverture du pensionnat Notre-Dame-du-Sacré-Cœur, les religieuses commencent à recevoir de multiples demandes pour des cours privés de musique, de peinture et de dessin. C’est le début d’une longue et riche tradition à Dorval. Une douzaine d’enseignantes spécialisées partageront leur talent et leur passion au fil des ans. Sr Suzanne Primeau (Eugénie de Montfort), arrive en 1958 et met sur pied un petit conservatoire en 1964. Avec Sr Hélène Larivière (Louise du Bon-Pasteur), elle s’y dévouera jusqu’en 1992, bien après la fermeture du pensionnat.

Les 16 premières pensionnaires s’installent au couvent des FDLS à l’automne 1913, mais, avec quelques externes, elles fréquentent alors l’école paroissiale. Dès l’année suivante, les sœurs inaugurent une classe à même leur résidence. Bien vite, une deuxième classe s’impose. Le manque d’espace limite toutefois le développement du pensionnat. En 1925-1926, Sr Jeanne Haissant (Jeanne-Eugénie) pilote un agrandissement d’envergure. Les religieuses peuvent dès lors faire connaître leur programme d’enseignement supérieur, les cours d’arts ménagers, de musique ou de peinture. Elles peuvent aussi se vanter d’offrir des installations modernes et confortables. Elles inaugurent de plus un cours commercial dès 1928. Les inscriptions grimpent en flèche pour atteindre 118 pensionnaires en 1929.

La crise économique tempère pour un temps les ambitions des parents, mais les FDLS continuent d’investir dans la qualité de leur établissement. Elles aménagent une cour extérieure avec balançoires pour les récréations, de même que des terrains de tennis. Pour pallier le manque d’inscriptions, les sœurs accueillent en pension des jeunes femmes de la ville pendant les vacances d’été. En 1942, avec 134 élèves de la 1re à la 11e année, le pensionnat a retrouvé son rythme d’avant la crise. À la fin des années 1940, les FDLS abandonnent les classes primaires pour se consacrer à l’éducation des plus grandes. En 1956, elles ont une centaine de pensionnaires de la 6e à la 12e année.

Alors que les sœurs de Dorval ont depuis longtemps au sein de leur couvent un scolasticat-école normale pour la formation des religieuses, la possibilité d’obtenir une accréditation d’école normale publique à la fin des années 1950 change la donne. Pour laisser toute la place à ce nouveau projet, les FDLS renoncent à leur école privée. Les dernières pensionnaires partent en juin 1960, sous le regard nostalgique de nombreuses religieuses dont Sr Mechtilde Côté (Louis-Marie du Calvaire) en poste depuis 44 ans. Au total, une soixantaine de FDLS se sont dévouées à l’œuvre éducative du pensionnat Notre-Dame-du-Sacré-Cœur.

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