• À la bibliothèque. Pensionnat Notre-Dame-de-Lourdes, Sturgeon Falls, Ontario, vers 1955.

  • Le pensionnat Notre-Dame-de-Lourdes agrandit jusqu’à la rue John. Sturgeon Falls, Ontario, vers 1930.

  • Cours d’arts et métiers au pensionnat Notre-Dame-de-Lourdes. Sturgeon Falls, Ontario, vers 1940. (Photo : Studio Amateur Charles Faucon)

  • Sr Marthe Lamarche (Marie-Ghislaine) avec son groupe de maternelle. Pensionnat Notre-Dame-de-Lourdes, Sturgeon Falls, Ontario, 1951.

  • Les buandières au travail. Pensionnat Notre-Dame-de-Lourdes, Sturgeon Falls, Ontario, vers 1955.

Pensionnat Notre-Dame-de-Lourdes

THÉMATIQUE
Éducation

MILIEU D’APOSTOLAT
École primaire  |  École secondaire  |  Pensionnat

ENGAGEMENT
1904 – 1969

LIEU
CANADA  |  Ontario  |  Sturgeon Falls (Nipissing Ouest)

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HISTORIQUE DE L’ENGAGEMENT

Petite localité du nord-est de l’Ontario, Sturgeon Falls se développe à partir des années 1880, alors que le Canadien Pacifique implante sa ligne de chemin de fer. L’exploitation forestière, puis l’industrie des pâtes et papiers attirent de nombreux Canadiens français qui préfèrent chercher fortune en Ontario plutôt qu’au sud de la frontière. Au moment de l’incorporation de la ville en 1895, les francophones représentent déjà le tiers des 1500 habitants.

En juin 1904, le conseil des écoles catholiques séparées de Sturgeon Falls demande aux Filles de la Sagesse (FDLS) de venir prendre en charge l’école Saint-Joseph. Les sœurs mandatées à cette fin habitent le sous-sol de l’école située au coin des rues John et Lévesque. Deux ans plus tard, les autorités générales de la congrégation estiment le logement des FDLS peu convenable et décident de faire construire un couvent-pensionnat. Celui-ci sera érigé rue Parker, non loin du lieu d’enseignement des sœurs. Les FDLS emménagent dans leur nouvelle résidence en février 1907. Lors de la rentrée de septembre, 25 pensionnaires et une cinquantaine d’externes forment la première cohorte du pensionnat Notre-Dame-de-Lourdes, nouvelle école primaire privée de la région.

En 1920, les FDLS acceptent enfin de procéder à un agrandissement majeur. En effet, le nombre d’élèves en hausse constante, les religieuses toujours plus nombreuses et, depuis 1909, la pension d’institutrices en formation, rendaient cette annexe indispensable depuis déjà un bon moment. Sous la direction de Sr Angèle Lefevre (Saint-Paul-Ermite), en poste de 1922 à 1929, le pensionnat se développe de belle façon. Les FDLS implantent peu à peu le niveau secondaire, de la 9e à la 12e année, puis le cours commercial. L’ajout d’un troisième étage en 1928 permet l’aménagement d’une grande salle d’étude et d’une salle de récréation. Les élèves continuent de bénéficier de leçons de couture, de peinture et de musique, et excellent dans les différents concours.

La crise des années 1930 et le conflit mondial engendrent une situation économique difficile qui provoque le départ de plusieurs familles, surtout anglophones. Néanmoins, Sturgeon Falls, où les francophones forment désormais 80 % de la population, n’échappe pas au baby-boom de l’après-guerre. Le pensionnat accueille une centaine d’élèves en 1940. En 1960, 268 élèves divisées entre 146 pensionnaires et 130 externes fréquentent l’école privée des FDLS. À la demande pressante des parents, les sœurs inaugurent même un jardin d’enfants, ou maternelle, en 1950.

À cette époque, le gouvernement ontarien ne subventionne pas – ou très peu – l’éducation secondaire en français. Pour les classes de 9e et 10e année, les conseils d’écoles séparées ne reçoivent que des subsides de classes primaires. Les 11e, 12e et 13e années n’ont droit à aucune subvention. Les élèves francophones doivent se tourner vers les écoles publiques anglophones ou vers les écoles privées. Le pensionnat Notre-Dame-de-Lourdes voit ainsi exploser ses inscriptions aux classes secondaires, passant de 68, en 1940, à 219, en 1956. En conséquence, les FDLS décident de supprimer le cours primaire pour offrir plus de place au niveau supérieur. À compter de septembre 1957, le pensionnat n’a plus que les classes intermédiaires de 7e et 8e, le cours secondaire de la 9e à la 12e année et le cours commercial. Même les classes de maternelle sont transférées à l’école Saint-Joseph.

Malgré tout, avec plus de 250 inscriptions, les classes du pensionnat débordent. En 1961, les FDLS inaugurent un tout nouveau gymnase moderne et bien équipé qui fait la fierté de la région. À partir de 1964, le nombre de pensionnaires commence à diminuer, compensé toutefois par des externes toujours plus nombreuses. À l’été 1968, le gouvernement ontarien procède à une réforme majeure. Il va désormais subventionner l’enseignement secondaire francophone jusqu’à la 13e année. Une victoire pour les Franco-Ontariens! Dans la foulée de cette réforme, les FDLS remettent en question la pertinence d’une école secondaire privée. Comment rivaliser avec l’État pour offrir toutes les options nécessaires à une éducation secondaire moderne?

Le pensionnat Notre-Dame-de-Lourdes ferme ses portes en juin 1969. En septembre, les classes sont louées à la commission scolaire pour l’école secondaire publique. Plusieurs des religieuses enseignantes poursuivent leur mission éducative dans les écoles primaires et secondaires de la région. Les dernières FDLS quittent la maison en août 1973. Au total, près de 300 sœurs ont résidé au couvent-pensionnat de Sturgeon Falls. Des enseignantes, pour la plupart, mais aussi un personnel de soutien important sans qui rien n’aurait été possible.

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