Orphelinat Notre-Dame-de-Montfort
THÉMATIQUE
Éducation | Service de soutien | Service social
MILIEU D’APOSTOLAT
Orphelinat | Résidence montfortaine
ENGAGEMENT
1884 – 1935
LIEU
CANADA | Québec | Montfort
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HISTORIQUE DE L’ENGAGEMENT
En 1882, les Montfortains acceptent la gestion d’un orphelinat agricole au Québec. Ils s’installent l’année suivante dans un bâtiment sommaire dans le canton de Wentworth, au cœur des Laurentides. L’objectif d’un tel établissement? Éloigner les orphelins des tentations de la ville, les former aux métiers manuels et aux travaux des champs en vue d’en faire de « bons » colons. Assez vite, les religieux réalisent qu’ils ont besoin d’aide pour mettre un peu d’ordre et de confort dans leur quotidien et celui des orphelins. Une invitation est lancée aux Filles de la Sagesse (FDLS). Compte tenu du contexte anticlérical qui sévit alors en France, l’idée de mettre un pied en Amérique séduit les FDLS. Elles approuvent l’envoi d’un premier contingent de sept religieuses pour seconder les Montfortains.
Les FDLS arrivent à Montfort le 27 septembre 1884. Leur logement n’est pas prêt, la buanderie non plus et leur costume s’avère mal adapté aux rigueurs du climat. Le premier hiver québécois sera très éprouvant pour les religieuses. Le temps atténue toutefois ces difficultés initiales : de nouvelles ailes s’ajoutent au corps du bâtiment, la buanderie reçoit ses cuves et son fourneau, un système de chauffage puis l’électricité contribuent au mieux-être des occupants. En dépit de ces améliorations, le travail continue d’être exigeant pour les sœurs. Le nombre d’enfants augmente sans cesse, tout comme celui du personnel. L’ouverture d’un deuxième orphelinat à Huberdeau, dans le canton voisin d’Arundel, en 1895, ne suffit pas à freiner la croissance. En 1901, un nouvel édifice de cinq étages doit être construit : il accueille d’abord 200 garçons, puis bien vite, plus de 300. Une vingtaine de Montfortains travaillent alors auprès des jeunes. Quant aux sœurs, elles sont à cette époque une quarantaine pour prendre soin de tout ce monde.
Les FDLS assurent l’intendance de la maison : approvisionnement, cuisine, ménage, lavage, repassage, et raccommodage. Elles assument en plus l’instruction et la surveillance des enfants de 4 à 10 ans. Responsables de la pharmacie et de l’infirmerie, elles veillent aussi sur la santé de tous. Pendant quelques années, elles enseignent même à l’école du village. Rares sont les moments de répit. Si les orphelins plus âgés trouvent parfois du travail pendant l’été, les petits ne quittent pas les lieux, et les religieuses doivent rivaliser d’ingéniosité pour les occuper. La belle saison amène en outre des dizaines de sœurs pour la retraite spirituelle et de jeunes religieux Montfortains pour leurs vacances.
Au fil des ans, plus de deux cents FDLS se succèdent au sein de l’orphelinat. En 1935, le gouvernement du Québec décrète la fermeture de l’établissement. Il invoque l’isolement des lieux et le sol impropre à la culture. Avec tristesse, les sœurs voient les enfants les plus âgés partir à Huberdeau, et les plus petits à la Côte-de-Liesse, à Montréal, chez les Sœurs Grises. La première maison montfortaine en sol canadien devient pour un temps une résidence pour les sœurs âgées avant d’être cédée aux Pères de Sainte-Croix en 1943, et d’être transformée en école d’arts et métiers de Lisbourg.