Mission montfortaine de Daru
THÉMATIQUE
Éducation | Pastorale et liturgie | Santé | Service social
MILIEU D’APOSTOLAT
Mission outre-mer
ENGAGEMENT
1964 – 1990
LIEU
OUTRE-MER | Papouasie-Nouvelle-Guinée | Daru
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HISTORIQUE DE L’ENGAGEMENT
En 1956, les Montfortains canadiens prennent en charge un territoire de mission en Papouasie-Nouvelle-Guinée (PNG). La Western Province, surnommée la « province oubliée », englobe de vastes étendues de jungle et de marécages inhospitaliers à la frontière de la Papouasie indonésienne. Le fleuve Fly et ses affluents forment alors le seul réseau de transport de la région. Une population clairsemée vit dans des villages isolés au cœur de la brousse. On y parle plus d’une cinquantaine de langues! À l’arrivée des missionnaires, les habitants n’ont bien souvent jamais vu de personne à la peau blanche. En 1958, les Montfortains installent leur premier poste dans le nord de la province, au cœur du petit port fluvial de Kiunga. À la demande des pères, les Filles de la Sagesse (FDLS) du Canada acceptent la responsabilité de la région. Elles débarquent à Kiunga en 1961 et de là, rayonnent sur un vaste territoire.
Quatrième fondation des FDLS en Papouasie-Nouvelle-Guinée, la mission de Daru se trouve sur l’île du même nom, tout au sud de la Western Province, à peu de distance du delta du fleuve Fly. Capitale provinciale, cette agglomération d’environ 3000 habitants comprend une zone portuaire, un petit hôtel, un aérodrome, une école et un hôpital public. Des expatriés – missionnaires, fonctionnaires et gens d’affaires – forment 10 % de la population. On retrouve aussi de nombreux Papous venus des îles avoisinantes pour vendre des denrées ou pour étudier. Ils squattent de façon provisoire dans des maisons de fortune sans services, et se regroupent selon leur village d’origine, par secteurs de l’île appelés « corners ». Les Montfortains s’y établissent en 1960. Une équipe de quatre FDLS les rejoint en décembre 1964. Leur ministère? L’enseignement primaire et le travail sociopastoral auprès des jeunes et des adultes. Côté santé, la communauté s’engage à fournir trois religieuses infirmières à l’hôpital public pendant quelques années. Durant leur mandat, les hospitalières veillent à la formation de personnel papou, s’initient aux soins des maladies tropicales et aux procédures administratives locales.
Dès janvier 1965, les sœurs ouvrent trois classes avec une centaine d’élèves, des protestants pour la plupart. Avec l’aide d’enseignants locaux, elles ajoutent une quatrième classe et offrent bientôt tout le cours primaire. Lorsque le pays accède à l’indépendance, en 1975, l’éducation passe aux mains des Papouasiens. Les FDLS mettent alors l’accent sur l’éducation informelle et le travail social. Certaines se déplacent alors pour alphabétiser et catéchiser les enfants des « corners », bien que Sr Bertha Tanguay (Aurélie de Jésus) et Sr Denise Renaud (René de Marie) se joignent au personnel de la Daru Government High School. Les FDLS visitent aussi les femmes incarcérées à la prison provinciale.
Comme dans les autres postes, les religieuses animent un Women and Girls’ Club, où les filles peuvent se réunir pour apprendre la couture et les règles d’hygiène. Les FDLS leur dispensent une instruction religieuse, plus ou moins poussée, de la préparation sacramentelle aux cours de Bible. S’ajoute aussi le Community Secondary Education (CSE), mis en place par le ministère de l’Éducation, pour outiller les jeunes déjà scolarisées pour la vie adulte. Le CSE offre les matières académiques de base, ainsi qu’une initiation aux arts et à l’artisanat. Le club et ce programme favorisent l’autonomie des femmes. Ainsi, au début des années 1980, les sœurs obtiennent une subvention afin de mettre sur pied une boulangerie où les jeunes filles apprennent à fabriquer le pain – en demande chez les expatriés –, à cuisiner des collations nutritives et à tenir la comptabilité.
Le renouveau du concile Vatican II s’impose d’emblée dans les pratiques missionnaires des Canadiennes et dans la jeune Église papouasienne. Les sœurs apprennent des rudiments de kiwai, la langue la plus parlée dans la région, bien que les habitants de Daru maîtrisent mieux l’anglais que ceux des villages du Nord, moins en contact avec des anglophones. Cependant, lors de leurs visites pastorales dans les « corners », les religieuses enseignent la catéchèse en anglais tandis qu’un élève de l’école secondaire interprète en langue papoue. Exhortées par l’évêque des lieux, Mgr Gérard Deschamps, elles adaptent le message évangélique et leur approche à la culture papoue, et impliquent la population locale dans l’organisation paroissiale et communautaire.
Au cours des années 1970, les FDLS s’engagent aussi dans le service diocésain bien que, dans les faits, la préfecture apostolique de Daru ne devient diocèse qu’en 1987. À partir de 1976, les religieuses travaillent comme secrétaire de l’évêque, ou comme membre de l’équipe de pastorale diocésaine. En 1982, les Sœurs Oblates de Notre-Dame viennent prêter main-forte à la mission et partagent la maison des FDLS. En 1990, les Filles de la Sagesse décide de se retirer de Daru.