• La supérieure d’Atikameg, Sr Justine Ladouceur (Isidore de la Croix), part en tournée missionnaire. Alberta, 1957.

  • Sr Julienne Le Scelleur (Marie-Bernadette de l’Eucharistie) et Sr Justine Ladouceur (Isidore de la Croix) en sortie avec les élèves d’Atikameg. Alberta, vers 1955.

  • Sr Marguerite Piperno (Teresa de Saint-Pierre), infirmière à l’hôpital Montfort d’Ottawa, remplace pendant quelques mois l’infirmière en poste, Sr Gabrielle Blais (Marie de la Trinité). Atikameg, Alberta, 1965.

  • Cueillette d’œufs d’oiseaux pêcheurs au lac White Fish, l’actuel lac Utikuma. Alberta, vers 1965.

  • Les sœurs d’Atikameg visitent les communautés cris du Nord de l’Alberta, vers 1960.

Mission d’Atikameg

THÉMATIQUE
Éducation  |  Pastorale et liturgie  |  Santé  |  Service de soutien  |  Service social

MILIEU D’APOSTOLAT
Mission autochtone et métisse

ENGAGEMENT
1948 – 1972

LIEU
CANADA  |  Ouest-canadien  |  Atikameg (Whitefish Lake, Alberta)

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HISTORIQUE DE L’ENGAGEMENT

En 1947, les Oblats du vicariat apostolique de Grouard, dans le nord de l’Alberta, demandent des Filles de la Sagesse (FDLS) pour éduquer dans la foi catholique les enfants cris de la réserve d’Atikameg ainsi que les jeunes Métis de la région. À cette époque, le gouvernement fédéral met l’accent sur la création d’écoles de jour pour les Autochtones. Après un refus initial, les FDLS acceptent d’envoyer trois religieuses dans cette mission isolée au nord du 55e parallèle. Les conditions de vie? Un logement à même l’école, sans eau chaude et sans toilette, prévu pour une seule institutrice; pas de téléphone, pas de radio ni de journaux; un service postal déficient et un réseau routier mal en point. En novembre 1948, la supérieure, Sr Maria Roy (Alfred de la Trinité), enseignante à la retraite, accompagnée de deux jeunes professes, Sr Rena Dufour (Marie-Gérard de Montfort), cuisinière, et Sr Margaret Suntjens (Helen of the Rosary), destinée à l’enseignement, arrivent en camion dans ce village déjà enseveli sous la neige.

L’Atikameg Indian Day School dirigée par les FDLS doit alors rivaliser avec une petite école résidentielle anglicane qui sera convertie en école de jour en 1950. Les enseignantes se voient interdire l’apprentissage de la langue crie bien que les plus jeunes enfants ne parlent pas du tout l’anglais : une situation que Sr Margaret déplorera tout au long de son engagement. Les religieuses doivent aussi s’adapter aux mœurs de leurs élèves qui rentrent et sortent à toute heure de la journée, ou s’absentent pour chasser et pêcher avec leurs parents. En 1958, le ministère des Affaires indiennes accepte d’embaucher une autre enseignante pour les petites classes. Les Oblats aménagent alors un bâtiment de fortune sur le terrain de la mission. Deux ans plus tard, les écoles de jour sont intégrées au système public de la province, mais il faut attendre 1964 pour que les sœurs et leurs élèves inaugurent une nouvelle école de quatre classes qui regroupe les deux établissements. Sr Margaret obtient le poste de directrice.

Entre temps, des négociations mènent à l’embauche d’une infirmière FDLS pour la région d’Atikameg-Gift Lake. Sr Gabrielle Blais (Marie de la Trinité), infirmière licenciée en poste à l'hôpital de Castor, se joint à la communauté en 1955. Dans son dispensaire, ouvert jour et nuit, elle fait office à la fois de médecin, de dentiste, de radiologiste et de sage-femme. La présence de Sr Gabrielle permet de faire reculer la tuberculose et favorise la santé des femmes enceintes et des nouveau-nés. À partir de 1958, en plus de son travail à Atikameg, elle accompagne la supérieure et le père oblat dans leurs tournées sociopastorales des communautés autochtones voisines, comme Marten River et Loon Lake. C’est un circuit de près de 800 kilomètres emprunté de préférence en hiver lorsque le sol est gelé : un voyage de trois semaines en chariot tiré par des chevaux! À partir du milieu des années 1950, le recours à un camion permet de réduire la tournée à une seule semaine. Les enseignantes participent aussi à ces visites lorsqu’elles ont lieu durant la période des Fêtes. À Atikameg, comme dans les autres villages, les FDLS veillent à la promotion des filles et des femmes par la mise en place de groupes d’artisanat, de couture et de cuisine. Elles organisent aussi l’éducation aux adultes.

Comme en éducation, les Affaires indiennes transfèrent les soins de santé aux Autochtones au gouvernement albertain en 1962. Dans un premier temps, Sr Gabrielle se voit congédiée à cause de son statut de religieuse catholique, mais une pétition signée par la population d’Atikameg-Gift Lake lui permet de reprendre son poste à titre d’infirmière municipale, un poste qu’elle occupera jusqu’au départ des FDLS en 1972. En tout, 22 religieuses ont œuvré à Atikameg.

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