Hôpital Sainte-Justine
THÉMATIQUE
Santé
MILIEU D’APOSTOLAT
Hôpital pédiatrique
ENGAGEMENT
1910 – 1996
LIEU
CANADA | Québec | Montréal
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HISTORIQUE DE L’ENGAGEMENT
Dès leur arrivée au Canada en 1884, les Filles de la Sagesse (FDLS) souhaitent ouvrir une maison à Montréal. Compte tenu de la position stratégique de la ville, avec son port et ses nombreuses gares, un pied-à-terre dans la métropole faciliterait la gestion des déplacements. L’archevêque de Montréal estime toutefois qu’il y a déjà trop de congrégations féminines dans son diocèse, et il refuse d’en recevoir de nouvelles. Son successeur maintient cette décision. En 1909, lorsque les administratrices de l’hôpital Sainte-Justine cherchent en vain une communauté religieuse locale pour prendre en charge leur établissement, Mgr Bruchési revient sur sa décision et recommande les FDLS.
À l’arrivée des religieuses en 1910, le petit hôpital pour enfants de la rue De Lorimier compte une trentaine de lits. Les sœurs se voient confier l’administration interne de l’hôpital, c’est-à-dire l’entretien, l’approvisionnement et la comptabilité ainsi que les soins infirmiers. La direction de l'école d'infirmières de Sainte-Justine, tout juste inaugurée, leur revient également. L’une des premières administratrices, Sr Jeanne Dublé (Marie-Ambroise), une infirmière et pharmacienne diplômée, donnera 37 ans de service à l’hôpital, dont près de la moitié à titre de supérieure.
Dès 1914, Sainte-Justine emménage sur la rue Saint-Denis dans une construction neuve qui abrite 80 lits. Cette même année, l’hôpital pédiatrique s’affilie à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal. Une vingtaine de religieuses assure alors le service. De la cuisine aux soins infirmiers, en passant par le laboratoire inauguré en 1918, les FDLS occupent pour la plupart des postes d’autorité. Au fil des ans, elles doivent gérer un personnel laïque et des ressources matérielles de plus en plus importantes. Durant les premières décennies, les enfants traités souffrent fréquemment de maladies infectieuses ou contagieuses qui affectent les systèmes digestif et respiratoire, ou encore la peau. Fractures et brûlures abondent aussi, sans compter les grandes épidémies de grippe et de poliomyélite. En 1955, l’hôpital atteint une capacité maximale de 540 lits. Soixante-six religieuses, dont 42 infirmières et 7 étudiantes infirmières, sont à pied d’œuvre : le plus fort contingent de l’histoire de l’engagement de la congrégation à Sainte-Justine.
Depuis le début des années 1950, Justine Lacoste a choisi Sr Aline Bachand (Noémi de Montfort) comme proche collaboratrice pour son ambitieux projet de construction d’une institution moderne qui saura mieux intégrer les soins, l’enseignement et la recherche. La spécialisation de la médecine, les progrès technologiques et les nouveaux médicaments ont bouleversé l’organisation hospitalière et les soins aux malades. Le nouvel établissement ouvre ses portes en 1957 sur le chemin de la Côte-Sainte-Catherine. Après 24 ans à titre d’assistante dans l’administration, Sr Aline prend la tête de la régie interne de 1960 à 1965 : une tâche considérable dans un hôpital qui compte maintenant 800 lits. Elle sera la dernière FDLS à assumer ce rôle. En 1969, les religieuses quittent leur résidence de l’hôpital pour s’installer dans le quartier. Elles sont encore une trentaine en fonction, notamment à la direction des soins infirmiers, un poste qu’elles occuperont jusqu’en 1978. Le départ à la retraite en 1996 de Sr Estelle Roy (Rachel de l’Immaculée), une préposée en chirurgie, marque la fin de l’engagement rémunéré des FDLS à Sainte-Justine.
Bien que l’histoire ait surtout retenu la gouvernance autoritaire et visionnaire de Justine Lacoste-Beaubien, fondatrice et première présidente du conseil d’administration, plus de 300 FDLS ont contribué au quotidien à l’édification de ce centre mère-enfant aujourd’hui de renommée internationale.