Foyer Chez-Nous
THÉMATIQUE
Service social
MILIEU D’APOSTOLAT
Foyer de personnes handicapées
ENGAGEMENT
1983 – 1998
LIEU
CANADA | Ontario | Azilda, Espanola
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HISTORIQUE DE L’ENGAGEMENT
Espanola, située à moins de trois kilomètres de la route 17, n’est qu’à 20 minutes de Massey, où les Filles de la Sagesse (FDLS) se sont établies en 1958. La petite localité, dont l’économie gravite autour de l’industrie des pâtes et papiers, compte environ 5000 habitants. Appelées pour l’éducation des jeunes, les FDLS s’y installent en 1961. Au fil des ans, l’activité des religieuses dépasse le cadre des écoles Sacré-Cœur et Saint-Joseph. Elles donnent des leçons de chant, participent à la chorale, font de l’animation liturgique, organisent des groupes de prière et des cours de Bible, en plus de visiter les personnes âgées et malades.
Au début des années 1980, quelques sœurs s’engagent auprès de personnes handicapées dans le cadre d’un programme d’artisanat du Adult Rehabilitation Center (ARC), un organisme de soutien aux personnes avec un handicap intellectuel. Dans la foulée du chapitre général de 1982 qui invite les FDLS à « être et agir avec les délaissés », dans un contexte où l’État prône la désinstitutionalisation, Sr Hélène Martineau (Hélène-Marie de la Charité) et Sr Francine Gauthier (Francine du Christ-Roi) proposent d’ouvrir leur maison – un milieu de vie familial et francophone – à des adultes en situation de handicap mental. Le projet obtient l’aval du conseil provincial. En septembre 1983, les FDLS d’Espanola accueillent leurs premiers résidents. Au début, la clientèle change rapidement, puis se stabilise. Le foyer héberge deux femmes et un homme, une mixité importante pour l’intégration sociale de ces personnes.
Les deux compagnes s’occupent d’eux à temps plein : intendance de la maison, préparation des repas, aide pour l’hygiène personnelle, organisation d’activités appropriées, encouragement, dialogue. Pendant la journée, religieuses et résidents se rendent à l’ARC où ces derniers profitent d’ateliers de couture et d’artisanat pour confectionner divers petits articles vendus sur place. Une fin de semaine par mois, les résidents retournent auprès de leur famille afin de donner un répit aux religieuses. Pour les deux FDLS, il importe de traiter leurs résidents en adulte, de leur donner des responsabilités à la mesure de leur capacité. Le cheminement spirituel est aussi encouragé : « Nous profitons de toutes les occasions pour raviver leur foi si simple et si sincère », écrit Sr Francine.
Sur le plan financier, les résidents paient une pension. Compte tenu de leur revenu limité, ces montants s’avèrent toutefois insuffisants pour couvrir l’ensemble des dépenses. Le foyer d’Espanola doit recevoir une aide financière des FDLS pour survivre. En 1985, reconnu comme foyer-famille par le gouvernement, l’œuvre obtient une petite subvention. Comme la maison d’Espanola n’est pas bien adaptée aux besoins des résidents, les FDLS déplacent l’œuvre à Azilda, où la communauté possède une maison en voie d’être libérée. Située dans la grande région de Sudbury, Azilda se trouve à près d’une heure de route d’Espanola. Un déracinement pour les sœurs et les résidents, qui acceptent néanmoins de déménager en 1988.
Dans cette nouvelle résidence, le foyer d’accueil poursuit sa mission. Les résidents fréquentent toujours des ateliers supervisés, mais les religieuses n’y travaillent pas. En cours d’année, Sr Hélène et Sr Francine multiplient les activités : célébrations d’anniversaires et de fêtes liturgiques, comme Pâques et Noël, costume et porte-à-porte pour l’Halloween, visites au musée, concerts, vacances au chalet. Même l’achat d’une voiture devient l’occasion d’impliquer les résidents dans le choix du modèle et de la couleur. Au tournant des années 1990, les deux fondatrices du foyer Chez-Nous doivent quitter l’œuvre, appelées à d’autres responsabilités. Sr Célina Racicot (Marie-Aimée de l’Assomption) assure la relève, secondée d’abord de Sr Pierrette Gagné (De la Trinité), puis de Sr Marie-Anna Leclair (Marie de la Sagesse) et de Sr Claudette Larocque (Gilles du Rosaire).
À la fin des années 1990, l’œuvre du foyer Chez-Nous est remise en question. Les religieuses n’ont plus la santé ni l’énergie pour faire ce travail exigeant. Au cours de l’année 1997-1998, Sr Denise Renaud (René de Marie) vient aider Sr Célina à préparer les résidents à une séparation prochaine. Des démarches sont entreprises pour trouver des familles susceptibles d’héberger les trois pensionnaires. Un processus déchirant, mais nécessaire. Au printemps 1998, après plus de 13 ans de vie commune avec les religieuses, les résidents quittent les FDLS pour emménager dans de nouveaux milieux. Les sœurs continuent de les rencontrer et de fraterniser au sein du mouvement Foi et Lumière, un réseau d’entraide et de soutien communautaire autour des personnes avec un handicap mental.