École Saint-Victor
THÉMATIQUE
Éducation
MILIEU D’APOSTOLAT
École primaire
ENGAGEMENT
1902 – 1917
LIEU
CANADA | Ontario | Alfred
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HISTORIQUE DE L’ENGAGEMENT
Les comtés unis de Prescott et Russell, dans l’est de l’Ontario, connaissent une forte immigration francophone dans la deuxième moitié du 19e siècle. De nombreux habitants de l’ouest du Québec traversent la rivière des Outaouais, attirés par les perspectives d’emplois dans les scieries de la région, ou encore par les débouchés qu’offre la ville d’Ottawa en plein essor. Le village d’Alfred, au cœur du comté de Prescott, voit ainsi sa population franco-catholique augmenter très vite.
En novembre 1901, le curé de la paroisse Saint-Victor propose à la supérieure provinciale des Filles de la Sagesse (FDLS) la direction de l’école du village, une école séparée francophone sous le contrôle de commissaires catholiques. En France, le conseil général des FDLS répond d’abord qu’il ne peut envoyer de sœurs pour la prochaine rentrée scolaire. Cependant, devant l’insistance du curé, la congrégation accepte de nommer trois enseignantes pour le mois d’août 1902.
L’école Saint-Victor accueille alors 130 élèves, garçons et filles, divisés en trois classes. Les commissaires fournissent un logement aux FDLS, mais celles-ci doivent néanmoins payer le chauffage et tout le nécessaire pour subvenir aux besoins de cinq religieuses : une quatrième classe s’ouvre en effet afin de faire face à l’augmentation du nombre d’élèves, et une sœur vient prêter main-forte pour l’entretien de la maison. Le salaire des institutrices ne couvre pas l’ensemble des dépenses et les sœurs complètent leurs revenus par des leçons particulières de musique et de travaux manuels.
Bien que les sœurs enseignent en français, des leçons d’anglais s’avèrent indispensables. Or, les FDLS sont peu familières, pour la plupart, avec la langue anglaise. À partir de 1906, le ministère de l’Éducation de l’Ontario demande que tout le personnel enseignant soit diplômé d’une institution de formation pédagogique ontarienne. La congrégation peine à se conformer à cette exigence. En juillet 1917, dans l’impossibilité de fournir des sujets brevetés en Ontario pour la prochaine rentrée scolaire, la provinciale doit mettre fin à l’engagement des FDLS. Au total, 17 Filles de la Sagesse ont veillé à l’instruction des jeunes franco-ontariens d’Alfred entre 1902 et 1917.