• L’école Saint-Joseph au coin des rues John et Lévesque. Sturgeon Falls, Ontario, 1932. (Carte postale, Irwin Specialty Co., Toronto)

  • Sr Célina Racicot (Marie-Aimée de l’Assomption) présente le nouveau livre de lecture anglaise utilisé à l’école Saint-Joseph. Sturgeon Falls, Ontario, vers 1955.

  • Sr Marie-Anne Lortie (Philippe de la Sagesse) reçoit une élève à son bureau. École Saint-Joseph, Sturgeon Falls, Ontario, 1954-1955.

  • Sr Carmen Bussière (Paul de l’Assomption) préside le salut au drapeau à l’école Saint-Joseph. Sturgeon Falls, Ontario, vers 1960.

École Saint-Joseph

THÉMATIQUE
Éducation

MILIEU D’APOSTOLAT
École primaire

ENGAGEMENT
1904 – 1987

LIEU
CANADA  |  Ontario  |  Sturgeon Falls (Nipissing Ouest)

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HISTORIQUE DE L’ENGAGEMENT

Petite localité du nord-est de l’Ontario, Sturgeon Falls se développe à partir des années 1880 alors que le Canadien Pacifique implante sa ligne de chemin de fer. L’exploitation forestière, puis l’industrie des pâtes et papiers attirent de nombreux Canadiens français qui préfèrent chercher fortune en Ontario plutôt qu’au sud de la frontière. Au moment de l’incorporation de la ville en 1895, les francophones représentent déjà le tiers des 1500 habitants.

En juin 1904, le conseil des écoles catholiques séparées de Sturgeon Falls demande aux Filles de la Sagesse (FDLS) de venir prendre en charge l’école Saint-Joseph jusque-là confiée à des laïcs. Lors de l’arrivée des FDLS, la nouvelle école promise n’est pas prête et les sœurs n’ont pas d’habitation. Elles prennent pension chez une dame pendant une dizaine de jours, puis s’installent dans le sous-sol du nouveau bâtiment scolaire au coin des rues John et Lévesque. Elles y resteront trois ans avant de déménager dans le couvent-pensionnat Notre-Dame-de-Lourdes construit non loin de là, rue Parker.

Lors de la rentrée de 1904, 300 enfants se présentent pour l’inscription. Les FDLS accueillent 200 fillettes pendant que les Frères de l’Instruction chrétienne prennent la responsabilité des garçons. Deux ans plus tard, les Frères quittent la région, laissant les religieuses avec la charge de tous les élèves dont le nombre ne cesse d’augmenter. En 1929, l’école reçoit plus de 1000 enfants! Pendant cette période, certaines décisions gouvernementales viennent perturber la vie scolaire de Sturgeon Falls. Dès 1909, à la suite de l’ouverture d’une école de formation pédagogique, le gouvernement demande que les classes de l’école Saint-Joseph servent de classes-pratiques pour les futures enseignantes. Jusqu’à la fermeture de l’école pédagogique en 1935, ces stages entraînent un surplus de travail pour les titulaires de classes qui doivent observer et évaluer les candidates. Par ailleurs, entre 1912 et 1927, l’État impose l’application du Règlement 17 qui limite l’enseignement du français à celui d’une langue seconde. Les religieuses, tout comme les élèves et leurs familles, font toutefois preuve d’une belle détermination dans la défense du droit à l’enseignement en français.

Au cours des années 1940, la situation économique plutôt difficile de Sturgeon Falls entraîne le départ de plusieurs familles. Chez les francophones, qui forment alors 80 % de la population, les inscriptions scolaires à l’école Saint-Joseph chutent de 1075 en 1940 à 840 en 1943. Néanmoins, comme partout au Canada, Sturgeon Falls, n’échappera pas au baby-boom de l’après-guerre. En 1949, l’arrivée des Frères des Écoles chrétiennes met fin à la mixité scolaire. L’établissement de la rue John abrite désormais deux écoles : dans la partie arrière, l’école Sacré-Cœur pour les garçons, et à l’avant, l’école Saint-Joseph pour les filles, toujours sous la direction des FDLS. En 1955, la directrice, Sr Rolande Boyer (Maria de Saint-Clément), peut compter sur cinq collègues FDLS et quelques institutrices laïques pour enseigner à 343 filles de la 1re à la 8e année.

Le 11 novembre 1958, un incendie criminel détruit le bâtiment scolaire qui abrite les deux écoles. L’école Saint-Joseph est vite reconstruite au même emplacement, mais avec sa façade sur la rue Lévesque. Elle accueille désormais garçons et filles de la maternelle à la 2e année et les filles seulement, de la 3e à la 8e année. Quant à l’école Sacré-Cœur, elle se retrouve un peu plus au nord, rue Michaud.

Comme ailleurs au pays, le vent de la modernisation et de la laïcisation fait son chemin dans le système éducatif ontarien. Sous la direction de Sr Carmen Bussière (Paul de l’Assomption), les garçons de 3e, puis de 4e, 5e et 6e reviennent peu à peu à l’école Saint-Joseph puisque l’école Sacré-Cœur devient une école intermédiaire (7e et 8e année) pour toute la région au début des années 1970. Après plus de 20 ans à la tête de l’école Saint-Joseph, Sr Carmen quitte l’établissement en juin 1981 pour un nouveau défi à l’école Notre-Dame, située à une quinzaine de minutes à pied de son ancien poste. Sr Claire Murphy (Gilles de l’Assomption), éducatrice spécialisée, assume son mandat jusqu’en 1986, alors que Sr Marthe Jutras (Suzanne-Marie de l’Enfant-Jésus), secrétaire depuis 1975 et dernière FDLS en poste à l’école Saint-Joseph, prend sa retraite en 1987.

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