École Saint-Joseph
THÉMATIQUE
Éducation
MILIEU D’APOSTOLAT
École primaire | École secondaire
ENGAGEMENT
1908 – 1998
LIEU
CANADA | Ontario | Blind River
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HISTORIQUE DE L’ENGAGEMENT
Vers 1820, alors que la traite des fourrures amorce son déclin, quelques familles de trappeurs s’installent sur la rive nord du lac Huron, à l’embouchure de la rivière Mississagi. Jusqu’au milieu des années 1950, la petite localité de Blind River se développe grâce à l’industrie forestière. Lorsqu’elle obtient son incorporation en 1906, deux grandes scieries procurent déjà du travail à la majorité de ses 2000 habitants. À l’époque, les franco-catholiques forment un peu plus des deux tiers de cette population. Un prêtre français, Jean Carrère, dirige la paroisse Sainte-Famille. Bien au fait du travail accompli par les Filles de la Sagesse (FDLS) à Sturgeon Falls depuis 1904, il demande à la congrégation des religieuses bilingues pour prendre en charge l’école séparée catholique de Blind River.
Le 5 septembre 1908, six FDLS emménagent dans une résidence offerte par la paroisse. Il s’agit en fait de deux bâtiments délabrés juxtaposés dont l’un sert de cuisine et de séchoir pour le linge; l’autre fait office de réfectoire, de salle de communauté, de parloir et de salle de musique avec un dortoir dans les combles. Les sœurs n’ont ni électricité ni eau courante. L’école Saint-Joseph, située juste en face, a été construite depuis peu par la commission scolaire. Lors de la rentrée, 215 garçons et filles se répartissent en 5 classes. Les premiers mois d’enseignement comportent leur lot de défis. Alors que le curé Carrère avait exigé au moins deux religieuses avec une parfaite maîtrise de la langue anglaise pour l’école bilingue, sur les six fondatrices, une seule parle anglais de façon convenable.
Les FDLS acceptent d’apporter quelques changements : en plus d’une deuxième sœur bilingue, le groupe de Blind River accueille une religieuse musicienne pour des leçons privées. Deux des enseignantes en poste entreprennent des études en vue d’obtenir un brevet de l’Ontario. En octobre 1910, la petite communauté déménage dans un nouveau couvent, même s’il n’est pas encore terminé. Les sœurs profitent au moins d’un système de chauffage adéquat! L’école bénéficie elle aussi de quelques améliorations : la commission scolaire fait installer l’eau courante et agrandit la cour de récréation en louant une partie du terrain des FDLS. Les inscriptions scolaires augmentent à bon rythme.
Une nouvelle scierie attire à Blind River de nombreuses familles à partir de 1928. L’école Saint-Joseph compte alors sept classes francophones et deux classes anglophones. Les FDLS insistent auprès des autorités scolaires afin d’obtenir une 9e puis une 10e année. À cette époque, les écoles séparées, contrairement aux écoles publiques, n’obtiennent aucun financement pour la 11e, la 12e et la 13e année. Afin de garder leurs élèves du secondaire dans un environnement catholique, les FDLS commencent à offrir dès 1933 une classe spéciale – sans doute payante, mais les sources ne le précisent pas – pour la 11e et la 12e année. À la fin des années 1930, l’école déborde avec près de 500 élèves : des classes se retrouvent au sous-sol ou dans le corridor. Malgré l’augmentation du nombre d’enfants, les FDLS peinent à fournir plus de cinq enseignantes et les commissaires ont recours à davantage d’institutrices laïques.
Avec le baby-boom d’après-guerre et l’ouverture des mines d’uranium qui favorise l’arrivée de nouvelles familles dans la région, la construction d’une nouvelle école s’avère indispensable. En mars 1957, des locaux tout neufs reçoivent les classes francophones de la 7e à la 10e année, en plus des classes anglophones. L’ancien établissement garde les classes du primaire, y compris la maternelle ouverte en 1951. En septembre 1962, les FDLS cèdent la direction de l’école à des laïcs. Lors de la rentrée suivante, quatre religieuses sont encore titulaires de classes et une musicienne accomplie, Sr Jeannette Doré (Virginie de Jésus), se présente pour l’enseignement du chant et de la musique. Elle poursuit ainsi avec succès une tradition bien établie à Blind River jusqu’en 1970.
Quelques religieuses continuent d’enseigner à l’école Saint-Joseph jusqu’en 1998. Sr Diane Thibodeau (Lorraine-Marie de Jésus) est la dernière à occuper un poste à l’école primaire. D’autres sœurs se retrouvent dans les nouvelles écoles secondaires de la région ou travaillent comme consultante en catéchèse auprès de la commission scolaire. Malgré la fin de leur mandat éducatif, les FDLS demeurent à Blind River, engagées en pastorale hospitalière et en pastorale paroissiale jusqu’à leur départ en 2017.