École publique du couvent Immaculée-Conception / Académie Mgr Conway
THÉMATIQUE
Éducation
MILIEU D’APOSTOLAT
École primaire | École secondaire
ENGAGEMENT
1913 – 1977
LIEU
CANADA | Nouveau-Brunswick | Edmundston
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HISTORIQUE DE L’ENGAGEMENT
Les Filles de la Sagesse (FDLS) s’établissent à Edmundston, au nord-ouest du Nouveau-Brunswick, en 1905. À la demande du curé Louis Côme d’Amours, elles prennent en charge l’instruction des jeunes franco-catholiques de la paroisse. Jusqu’en juin 1913, l’offre éducative des religieuses se limite à quelques classes privées et à l’hébergement de pensionnaires à même leur couvent-école Immaculée-Conception. Selon les lois scolaires du Nouveau-Brunswick, les écoles publiques doivent être non confessionnelles. C’est pourquoi les Franco-catholiques de la province misent à cette époque sur un réseau d’écoles privées qui permet l’enseignement religieux et accorde une bonne place à la langue française. Toutefois, même raisonnables, les tarifs pour le pensionnat ou l’externat s’avèrent trop coûteux pour bon nombre de familles.
Soutenues par le nouveau curé, l’abbé William John Conway, les FDLS acceptent d’ouvrir des classes publiques dans l’école privée du couvent. Une façon d’encourager la scolarisation et de garder les élèves dans un environnement catholique. L’enseignement religieux se fera en dehors des heures de cours. De plus, le salaire versé par la commission scolaire permettra d’améliorer le quotidien des religieuses. Dès septembre 1913, le couvent héberge à la fois des classes privées et publiques. L’économie d’Edmundston se porte alors très bien et les inscriptions scolaires reflètent cette vitalité. En 1923, les FDLS ont 12 classes sous leur responsabilité, 7 privées et 5 publiques. En 1927, elles renoncent aux classes privées. Les 12 classes, qui s’échelonnent de la 1re à la 6e année, relèvent désormais de la commission scolaire.
Afin d’accommoder une population scolaire en hausse constante, l’abbé Conway fait construire un tout nouveau bâtiment à proximité du couvent des FDLS. L’Académie – qui deviendra plus tard l’Académie Mgr Conway – comprend 19 salles de classe. Elle atteint déjà sa pleine capacité lors de son ouverture en septembre 1929 : le couvent doit donc continuer à héberger quelques classes. Malgré l’espace restreint, les religieuses tentent de convaincre les autorités scolaires d’ajouter la 7e, puis la 8e année à l’Académie, ce qui sera fait entre 1930 et 1932. En 1943, la commission scolaire accepte d’offrir aux filles tout le cours secondaire jusqu’à la 12e année. Les garçons continueront de fréquenter l’école supérieure dirigée par des laïcs.
Avec près de 1000 inscriptions au primaire et une centaine au secondaire, l’Académie déborde au milieu des années 1940. L’ouverture de l’école primaire Saint-François, à moins de trois kilomètres de là, permet de réduire le nombre d’élèves par classe. Jusque dans les années 1960, le personnel enseignant de l’Académie se compose d’une dizaine de FDLS, en plus de la directrice. Le nombre d’institutrices laïques, pour sa part, augmente au fil des ans pour atteindre 17 en 1962. Parmi les nombreuses FDLS qui ont laissé un souvenir impérissable aux élèves de l’Académie, mentionnons Sr Édith Marquis (Catherine-Marie du Sacré-Cœur). Véritable « institution » à Edmundston, Sr Édith a enseigné aux petits de 1re année pendant plus de 30 ans, de 1921 à 1958. Autre figure marquante, Sr Monique Gallant (Julienne de l’Eucharistie) assume la direction de l’enseignement public d’abord au couvent puis à l’Académie de 1926 à 1954. Elle revient en 1964 et demeure en poste jusqu’en juin 1970.
Dès le début de leur engagement éducatif, les FDLS ne ménagent pas leurs efforts pour offrir un solide encadrement religieux aux enfants. En dehors des heures de classe, les religieuses enseignent le catéchisme, préparent les petits et les grands aux sacrements de première communion et de confirmation. Dans les années 1940 et 1950, les mouvements jeunesse s’avèrent des plus populaires et les sœurs d’Edmundston s’occupent de la Croisade eucharistique, des Enfants de Marie, de la Jeunesse ouvrière catholique, en plus de veiller sur divers groupes de scoutisme. Les activités culturelles parascolaires ne sont pas en reste. Professeure de sciences, Sr Cécile Descary (Marie du Carmel) prend grand plaisir à monter des pièces de théâtre pendant ses 30 ans à l’Académie.
Lorsque Sr Monique Gallant quitte son poste en 1970, plusieurs religieuses poursuivent leur enseignement sous une direction laïque. Puis, en 1972, cinq sœurs se retirent. L’année suivante, Sr Marie-Claire Pelletier (Myriam de Jésus-Sagesse) quitte à son tour l’Académie. Sr Gisèle Gagné (Jacqueline de Jésus) demeure seule en poste jusqu’à la fermeture de l’établissement en 1977.