École Gédéon-Ouimet
THÉMATIQUE
Éducation
MILIEU D’APOSTOLAT
École primaire | École secondaire
ENGAGEMENT
1914 – 1958
LIEU
CANADA | Québec | Montréal
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HISTORIQUE DE L’ENGAGEMENT
Dès leur arrivée au Canada en 1884 et leur installation à l'orphelinat Notre-Dame-de-Montfort, dans les Laurentides, les Filles de la Sagesse (FDLS) souhaitent ouvrir une maison à Montréal. Compte tenu de la position stratégique de la ville, avec son port et ses nombreuses gares, un pied-à-terre dans la métropole faciliterait la gestion des déplacements. L’archevêque de Montréal estime toutefois qu’il y a déjà trop de congrégations féminines dans son diocèse, et il refuse d’en recevoir de nouvelles. Son successeur maintient cette décision. En 1909, lorsque les fondatrices de l’hôpital Sainte-Justine cherchent en vain une communauté locale pour prendre en charge leur établissement, Mgr Bruchési revient sur sa décision et recommande les FDLS.
Après cette première autorisation, les FDLS s’établissent dans la paroisse Sainte-Hélène, dans le sud-ouest de la ville, puis en banlieue, à Dorval. En 1914, les FDLS décident de quitter Sainte-Hélène pour accepter l’offre du curé de Saint-Eusèbe-de-Verceil et de la Commission des écoles catholiques de Montréal (CECM) qui les demandent pour la prise en charge de la future école Gédéon-Ouimet, dans le quartier ouvrier de Sainte-Marie. Ce quartier, à la fois industriel et résidentiel, connaît alors un développement rapide. L’église est en cours de construction et l’école existante, Saint-Eusèbe, sous la direction des Sœurs de la Congrégation de Notre-Dame, accueille déjà plus de 500 élèves.
L’école Gédéon-Ouimet se veut d’abord un projet pour les enfants de 4 à 8 ans. Les commissaires font ainsi construire un établissement qui accueille une maternelle et des classes primaires jusqu’à la 3e année. Ils offrent aux FDLS d’établir leur résidence au troisième étage du vaste édifice. Les sept premières religieuses s’installent à la fin de septembre 1914, et en novembre, l’école ouvre ses portes. Le succès est immédiat : en quelques mois, le nombre de classes passe de 5 à 8. Un an plus tard, l’école compte déjà 11 classes dont deux classes pour les garçons de 1re et 2e année, pour un total de 496 enfants. En plus de la directrice, huit sœurs enseignantes et trois institutrices laïques complètent alors le personnel de Gédéon-Ouimet.
Les FDLS ne sont pas entièrement satisfaites du mandat qui leur est confié. En n’ayant que des petites classes à Montréal, elles n’ont pas accès au même bassin de recrutement que les autres congrégations enseignantes. À partir de 1919, elles demandent donc à garder leurs filles d’abord pour la 4e année, puis pour la 5e et la 6e, jusqu’à la 9e année qui s’ouvre en 1924. Afin de faire de la place pour ces 18 classes, la commission scolaire reprend alors le troisième étage réservé aux religieuses qui auront désormais une résidence indépendante, avec un jardin, juste à côté de l’école. À cette époque, les religieuses inaugurent aussi le cours d’enseignement ménager qui se donne dans des locaux adaptés : l’un contient 16 brûleurs à gaz, des batteries de cuisine et de la vaisselle; l’autre une grande table pour la couture et des machines à coudre.
Dans les années 1930, la directrice de l’époque, Sr Jeanne-Marie Haissant (Jeanne-Eugénie), s’empresse de veiller à l’organisation de mouvements jeunesse tels que la Croisade eucharistique et la Jeunesse étudiante catholique (JEC). Un peu plus tard, c’est au tour de la ligue des Cadettes du Sacré-Cœur et de Notre-Dame de voir le jour. À partir de 1949, les FDLS inaugurent même un camp de vacances à Saint-Côme, dans Lanaudière, afin d’offrir un air sain et des loisirs encadrés à leurs adolescentes.
Avec 720 élèves en 1928, l’école atteint alors un sommet d’inscriptions. Une douzaine de religieuses et cinq ou six institutrices laïques forment le personnel enseignant. Au cours des années 1940, le nombre d’élèves diminue pour se stabiliser autour de 500 à la fin de la décennie. Chez les FDLS, le taux de roulement se révèle assez important : plus de 120 sœurs se relaient à Gédéon-Ouimet entre 1914 et 1958. Parmi celles qui ont laissé leur marque, mentionnons deux des enseignantes de la première heure, Sr Célestine Brosset (Louise-Séraphine) et Sr Marie-Françoise Picard (Ambroise des Anges) qui consacrent respectivement 23 et 33 ans de leur vie aux enfants du Centre-Sud. Sr Mary Leury (Marie-Thérèse de Saint-Albert), arrivée peu après, se dévoue elle aussi pendant 30 ans auprès des garçons.
Au début des années 1950, les FDLS se voient retirer leur classe de 9e puis de 8e jusqu’à ce que l’école Gédéon-Ouimet redevienne une école primaire. Mécontentes de perdre leurs adolescentes, les sœurs demandent à la commission scolaire la direction d’une école supérieure dans un nouveau quartier. En 1954, la CECM accepte de leur confier la future école secondaire Louise-Trichet qui sera construite dans l’est de Montréal, à Tétreaultville. Entre-temps, la commission scolaire décide de changer, de façon temporaire, la vocation de l’école Gédéon-Ouimet : d’école primaire, elle devient une école secondaire régionale. Jusqu’en novembre 1958, date du déménagement des FDLS et des élèves, Gédéon-Ouimet accueille donc des filles de la 4e à la 12e année.