École d’infirmières de l’hôpital Sainte-Justine
THÉMATIQUE
Éducation | Santé
MILIEU D’APOSTOLAT
École de sciences infirmières | Hôpital pédiatrique
ENGAGEMENT
1910 – 1970
LIEU
CANADA | Québec | Montréal
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HISTORIQUE DE L’ENGAGEMENT
Invitées à prendre en charge la régie interne de l’hôpital Sainte-Justine en 1910, les Filles de la Sagesse (FDLS) se voient aussi confier la direction de l’école des infirmières. Sr Jeanne Dublé (Marie-Ambroise), infirmière et pharmacienne, prend alors les commandes de la modeste école. Le manque d’espace sur la rue De Lorimier ne permet pas de former plus de quelques infirmières par année. D’une durée de trois ans, le programme comprend un cours théorique sommaire, doublé d’un long apprentissage sous forme de quarts de travail de douze heures, six jours semaine. Médecins et religieuses-infirmières prodiguent l’enseignement. Un stage en obstétrique de quelques mois à l’hôpital de la Miséricorde complète le cours. Les étudiantes doivent loger dans l’hôpital même, sous la surveillance des religieuses. Ces dernières veillent non seulement à la formation, mais aussi à la transmission de valeurs chrétiennes et au maintien d’une stricte discipline auprès des jeunes femmes : messe matinale, repas en silence, travaux ménagers et couvre-feu.
Dès le tournant des années 1920, les religieuses enseignantes suivent elles-mêmes des formations spécialisées en administration hospitalière et en soins infirmiers afin de mettre en place des méthodes d’enseignement plus efficaces et de mieux suivre les progrès de la médecine. Avec l’apparition du titre de garde-malade enregistrée, l’école doit démontrer qu’elle peut former des professionnelles aptes à soigner tout autant la population adulte que les enfants. Des stages à l’Hôtel-Dieu et à l’hôpital Notre-Dame s’ajoutent ainsi au curriculum. En 1922, les programmes sont approuvés par l’Université de Montréal et les diplômes décernés mènent à l’enregistrement. Durant cette décennie, la nomination comme directrice de Sr Élisa Sauvé (Valérie de la Sagesse) et les agrandissements successifs de l’hôpital donnent un nouveau souffle à l’école qui compte, en 1928, 104 inscriptions.
Au fil des ans, l’école rehausse peu à peu ses exigences afin de répondre aux avancées rapides de la science et de la technologie: plus de théorie, plus d’études, une plus grande spécialisation des stages et des heures de service réorganisées. En 1946, l’école est renommée l’École d’infirmières de Sainte-Justine dans la foulée des changements qui surviennent dans l’organisation de la profession. Sr Élisa Sauvé sera d’ailleurs engagée pendant plus de 25 ans dans le regroupement professionnel qui devient cette année-là l’Association des infirmières de la province de Québec. La directrice se ressource constamment dans les congrès nord-américains et internationaux. Parmi ses initiatives, on lui doit l’implantation d’un stage de deux mois à l’hôpital psychiatrique Saint-Jean-de-Dieu.
Après le déménagement de 1957, les FDLS peuvent accueillir plus de 200 étudiantes dans une résidence ultramoderne. Cependant, la réforme de l’éducation au Québec dans la première moitié des années 1960 entraîne le transfert de l’enseignement des soins infirmiers aux cégeps et aux universités. La dernière cohorte d’étudiantes s’inscrit en 1967, alors même que la dernière directrice FDLS, Sr Lucille Soucisse (Marie-Bernard du Divin-Cœur), quitte son poste. L’infirmière Gisèle Gagnon prend la tête de l’école jusqu’à sa fermeture en juin 1970. Au total, les Filles de la Sagesse auront formé plus de 1700 infirmières, sans compter les stagiaires en pédiatrie et en obstétrique venues d’autres institutions.