• Religieuses et campeuses en marche vers les petits chalets en bois rond des tout débuts. Camp Notre-Dame-de-Toute-Joie, Saint-Côme, Québec, 1949.

  • Religieuses et campeuses en marche vers les petits chalets en bois rond des tout débuts. Camp Notre-Dame-de-Toute-Joie, Saint-Côme, Québec, 1949.

  • Les campeuses contribuent aux corvées ménagères du camp. Ici, une équipe assure le service aux tables sous le regard de Sr Fernande Roch (Claude de Saint-Joseph). Camp Notre-Dame-de-Toute-Joie, Saint-Côme, Québec, entre 1956 et 1958.

  • Une leçon de flûte en plein air. Village des Jeunes, Saint-Côme, Québec, 1969.

  • Des élèves du secondaire passent une journée au camp, accompagnées ici de Sr Marie Stella Bernier (Jude de l’Immaculée) et Sr Violaine Gagnon (Violaine-Marie). Village des Jeunes, Saint-Côme, Québec, vers 1985.

Camp Notre-Dame-de-Toute-Joie / Village des jeunes

THÉMATIQUE
Service social

MILIEU D’APOSTOLAT
Camp de vacances

ENGAGEMENT
1949 – 2006

LIEU
CANADA  |  Québec  |  Saint-Côme

  Voir sur une carte

HISTORIQUE DE L’ENGAGEMENT

À la fin des années 1940, impliquée dans le mouvement de la Jeunesse étudiante catholique (JEC), Sr Rita Veillette (Lucile de l’Assomption) expérimente pour la première fois un camp de fin de semaine avec de jeunes chefs d’équipe. Elle mesure aussitôt le potentiel de ce type de regroupement qui favorise le contact avec la nature, l’activité physique, la camaraderie, l’esprit d’initiative et la débrouillardise. Enseignante à l’école Gédéon-Ouimet, dans un quartier ouvrier de Montréal, elle aimerait bien pouvoir offrir un tel enrichissement aux adolescentes de milieux modestes. À l’été 1949, Sr Rita obtient l’autorisation du conseil provincial des Filles de la Sagesse (FDLS) pour lancer son projet de camp de vacances. Elle trouve l’emplacement idéal pour un essai à Saint-Côme, dans Lanaudière : un grand chalet de deux étages entourés de six petits chalets en bois rond, le tout au bord d’un lac ceinturé de montagnes.

Malgré le caractère plutôt rustique des habitations – les chalets n’ont ni eau courante ni électricité –, cette première aventure avec une vingtaine de jeunes campeuses se révèle un franc succès. À l’automne, les FDLS achètent le terrain et les bâtisses. Les trois ou quatre premiers étés se déroulent sous le signe des rénovations! Les religieuses ont la chance de compter sur de nombreux bénévoles, dont plusieurs parents, pour des travaux de menuiserie, de plomberie et d’électricité. La construction d’un quai et l’achat de chaloupes permettent l’accès au lac pour le plus grand plaisir de toutes.

À la suite de ces diverses modifications et améliorations, le camp Notre-Dame-de-Toute-Joie peut accueillir deux contingents successifs de 50 à 60 jeunes filles de 13 à 18 ans, pour la plupart des élèves issues d’écoles dirigées par les FDLS. Chaque été, dès la fin juin, un groupe de religieuses enseignantes de Gédéon-Ouimet, sous la direction de Sr Rita, assurent la bonne marche du camp : cuisine, buanderie, entretien, sacristie, surveillance et encadrement religieux. Un père montfortain assume la fonction d’aumônier et célèbre une messe quotidienne. En équipe, les campeuses doivent aussi apporter leur contribution aux corvées ménagères et à l’entretien du site. En dehors de ces tâches, elles se dépensent lors d’excursions, d’exercices de gymnastique et de jeux organisés. Les temps libres sont consacrés à la lecture, au tricot ou à la correspondance.

En 1958, le départ des FDLS de Gédéon-Ouimet pour l’école Louise-Trichet dans l’est de Montréal, ne modifie en rien la poursuite des activités du camp. Directrice de cette nouvelle école, Sr Rita continue d’inviter chaque été un groupe de religieuses à venir s’occuper des adolescentes dont l’intérêt pour le camp ne se dément pas. Les sœurs voient même quelques-unes de ces filles entrer au postulat et prononcer des vœux dans la congrégation. D’autres rénovations sont lancées au début des années 1960, dont la construction d’une cafétéria et d’un nouveau grand chalet pour remplacer les petites habitations en bois ronds. Les FDLS peuvent désormais accueillir jusqu’à 80 personnes par session. Les activités proposées s’inscrivent dans l’air du temps : ciné-club, cours d’émaux sur cuivre, travaux de céramique, tissage, musique et danse folklorique sont au programme.

Tous ces changements ont un coût. Malgré les dons et le travail bénévole, le camp s’avère déficitaire. Afin de combler une partie de ces pertes, les FDLS décident d’accepter des locations hors-saison pour un week-end ou une semaine. L’établissement prend alors le nom de Village des Jeunes. Pour faire fonctionner l’œuvre à l’année, Sr Rita et deux compagnes, Sr Réjeanne Lafond (Ernest-Marie de Montfort) et Sr Lise Adam (Lise de Notre-Dame), s’y établissent en permanence. Malgré l’accueil de familles et de divers groupes organisés, le projet initial de colonie de vacances se poursuit jusqu’en 1984. Des moniteurs laïques bénévoles viennent en aide à toutes les FDLS qui donnent encore du temps chaque été pour les campeuses.

En 1982, après s’être dévouée pendant plus de 30 ans au camp de vacances, Sr Rita quitte son poste de directrice. Sr Gertrude Desjardins (Wilfrid de la Passion) prend la relève. Organisme de charité reconnu depuis 1967, le Village des Jeunes obtient dans les années 1980 et 1990 des subventions et des dons qui permettent d’aménager le terrain pour différentes activités : pistes de ski de fond, patinoire, glissoire, sentier écologique, piste d’hébertisme, site de tir à l’arc, escalade de rocher, terrains de camping. En 1993, les FDLS font incorporer l’œuvre avec des clauses précises visant à protéger l’esprit et les objectifs du camp. Dès lors, un conseil d’administration composé de religieuses et de laïcs veille à sa pérennité. Quelques années plus tard, Sr Gertrude laisse sa place à une directrice laïque. Au début des années 2000, l’établissement héberge annuellement plus de 10 000 personnes, dont près de 7000 jeunes. En 2006, le temps est venu pour les FDLS de passer la main. Elles cèdent le terrain et tous les bâtiments à la corporation du Village des Jeunes.

GALERIE MÉDIA